« Toute l'ambiguïté et la difficulté de la tâche d'un président de la Ve est là, il doit être à la fois le moteur du changement et l'arbitre, il doit être les deux. » Nicolas Sarkozy, novembre 2007.
Cette citation relève l'ambiguïté dont fait l'objet la Ve république. En effet, les constituants qui ont rédigé la Constitution voulaient d'une part, comme le souligne Debré, faire du président la « clé de voûte des institutions » d'autre part, ils étaient fortement influencés (la loi du 3 juin 1956 y comptant pour beaucoup) par le passé parlementaire des précédentes républiques (...)
[...] Il l'est par lettre de la constitution), le président de la Ve république en est bien l'arbitre. Il l'est par l'esprit de la constitution Lors du célèbre discours de Bayeux du 16 Juin 1946, le général de Gaule, alors chargé avec l'aide de l'assemblée constituante, de mettre au jour une nouvelle constitution, fait clairement entendre que le président de la république se verra investie de la fonction d'arbitre: A lui l'attribution de servir d'arbitre au-dessus des contingences politiques ou encore A lui, s'il devait arriver que la patrie fût en péril, le devoir d'être le garant de l'indépendance nationale et des traités conclus par la France. [...]
[...] Le premier ministre ne fait alors, puisque il est nommé par le président, qu'appliquer la politique voulue par ce dernier. Bien que d'après la constitution, le 1er ministre n'est responsable que devant l'assemblée, on constate de fait une certaine responsabilité devant le président. On peu même évoquer le fait qu'un contreseing lui est dû, puisque qu'il existe un certain lien de filiation entre les deux détenteurs de l'exécutif étant donné que le premier doit entièrement son existence, que se soit par la nomination ou le maintien en fonction, du dernier. [...]
[...] Tout d'abord, il apparaît clairement qu'un régime où le président de la république est élut au suffrage universel direct ne peut s'inscrire pleinement dans un régime parlementaire. Ceci est un point crucial, car la légitimité absolue qui lui est alors conférée lui permet, si il ne se trouve pas en situation de cohabitation avec un parlement qui lui est hostile (et donc avec un premier ministre qui n'adhère pas à sa politique, puisque ce dernier doit être nommer certes librement par le président, mais obligatoirement parmi les représentants les plus populaires de la majorité parlementaire) de mener une politique efficace, de mener entièrement la politique du gouvernement, et donc d'être le capitaine de la république. [...]
[...] Nous avons démontré, tout au long de ces chapitres, que le président de la Ve république est non seulement un arbitre, mais aussi un capitaine. Il s'avère cependant que cette théorie puisse s'avérer, si elle est entreprise strictement, partiellement fausse. En effet, et c'est là que réside toute l'ambiguïté (Le président Sarkozy a tenter d'y mettre fin par sa réforme institutionnelle initiée en 2007, mais face à la montée en puissance des oppositions, il a dû renoncer au noyau dur de sa réforme) de la Ve république: la tendance du régime est mouvante selon que le président détienne ou non la majorité parlementaire. [...]
[...] Le régime sera alors à tendance parlementaire, puisque c'est le premier ministre qui détiendra alors l'essentiel du pouvoir exécutif, mais contrairement au président, ce dernier est responsable devant l'assemblée. Dans ce cas de figure, le président perd son rôle de capitaine, mais cette situation depuis la révision de 1962 et l'instauration du quinquennat en 2000, est censée se produire que très rarement . Pourrait-on voir, à terme, la Ve république évoluer en un régime présidentiel? [...]
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