Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France met à la tête de son pouvoir exécutif le Général de Gaulle. Celui-ci a pour première ambition la rédaction d'une nouvelle Constitution : la France sort d'une guerre et il lui faut une nouvelle page blanche pour se reconstruire. Mais laquelle ?
Chef du Conseil (ancêtre du premier ministre) dans la IIIe République, de Gaulle a vécu ce poids parlementaire et ne souhaite plus que cela se reproduise. En effet, après l'échec du Président Mac Mahon dans l'utilisation du droit de dissolution de la chambre basse, plus aucun autre président n'a osé réitérer l'expérience.
Il en découle un parlement incontrôlable et un 1er ministre condamné à démissionner dès que ce même parlement le décide. D'un régime parlementaire rationalisé, la IIIe République était devenue un régime de concentration des pouvoirs à prépondérance parlementaire. Par conséquent, la première exigence du général sera celle de donner un autre statut au premier ministre.
[...] D'un autre côté, la France n'a cessé de diminuer les pouvoirs du président. Mis en place pour la seconde république, avec un accès direct au Suffrage Universel Direct, la fonction présidentielle a été un véritable tremplin vers un coup d'Etat inévitable de Napoléon III. D'un régime présidentiel, la France sait qu'elle s'est donnée à un Empereur. La France sait qu'elle y a perdu toutes ses valeurs de souveraineté populaire, de pluralisme et d'Etat de Droit que lui avait garanti la révolution de 1789. De Gaulle connaît le problème français. [...]
[...] Par conséquent,la personnalité de l'homme a pris le dessus sur le texte. En effet, les 1er ministres successifs n'ont eu de cesse que de gagner peu à peu du terrain dans le domaine de l'exécutif pour arriver à une quasi inexistance du Président. Mais l'homme passe son temps, ces 1er ministres ont maintenant fini leur mandat, tandis que le texte lui continue de subsister. C'est pourquoi, de nouveaux charismes vont tâcher d'insérer depuis maintenant 10 ans, diverses parades au sein de la constitution pour prévenir d'une éventuelle nouvelle cohabitation. [...]
[...] Ce projet ne sera pas retenu et la France devra vivre l'échec virulent de la Ivème république pour enfin se ranger derrière le projet de De Gaulle. En effet, le 13 Octobre 1946, les français adopteront un second projet de Constitution : un régime parlementaire rationalisé. Afin d'éviter l'instabilité du gouvernement, le Président aura le droit de dissoudre l'assemblée si le Parlement se positionne contre le gouvernement 2 fois dans un délai de 18 mois. Mais, cette constitution a une faille de taille. [...]
[...] En effet, côté exécutif, c'est la même incapacité qui se reproduit : le gouvernement de la Constitution de 1946, nécessitant une double investiture (par tête, puis pour tout le gouvernement) du parlement pour rentrer dans ses fonctions, est, par évidence, totalement lié au Parlement qui décide, à sa guise de le révoquer. Quant au Président, il reste dans l'incapacité d'agir. Il existe deux organes inutiles, la prostate et le Président de la République dit Clémenceau. Le 13 Mai 1958, les émeutes à Alger vont tout accélérer. Le gouvernement Pfimlin démissionne et le Président Coty décide de nommer De Gaulle en Président du Conseil et donc à la tête du gouvernement. [...]
[...] En effet, Jospin se refuse au présidentialisme et va d'une part, valoriser l'assemblée nationale en lui redonnant son pouvoir d'initiative législative, tout en dédaignant l'utilisation des procédures rationalisées, pour d'autre part, achever de dépouiller le président de ses prérogatives en tenant des réunions ministérielles à Matignon qui élaboreront la politique gouvernementale, loin du Président, qui se voit, lors de l'officiel conseil des ministres, mis devant le fait accompli. Et tout cela, en gardant un parfait respect protocolaire à l'égard de l'arbitre du Pays. Il parvient à retrouver la pratique abandonnée en 1958 du régime parlementaire moniste. [...]
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