La fonction du Président de la République a été réévaluée par la Constitution du 4 octobre 1958 et par la pratique des divers éléments de démocratie directe qui en découlent, par le biais desquels le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des personnes soumises à l'autorité de l'Etat et titulaire du pouvoir souverain selon l'article 3 de la Constitution, y est associé. Autrement dit, il est question ici de rompre avec les régimes ultra-représentatifs de la IIIe et de la IVe République en mettant fin notamment au « régime des partis » et en faisant de la Ve République un régime démocratique incontestable. René Capitant dira de ce dernier qu'il est « le régime le plus démocratique que la France ait connu ».
A cet égard, il est intéressant de s'attarder à la relation entre le Président de la République et son peuple car celle-ci a subi une profonde mutation entre la IVe et Ve République. Dès lors s'interroger sur le Président de la République et le peuple sous la Ve République revient à se poser la question suivante : dans quelle mesure le dialogue direct entre le Président de la République et le peuple constitue-t-il une nécessité au maintien de la Ve République ?
[...] Cela dit celle-ci était vivement entretenue et développée : d'une part par le biais des médias audiovisuels dont De Gaulle puis ses successeurs s'en sont utilement servi pour se rapprocher et s'adresser directement à leurs électeurs, et d'autre part par le biais du référendum (article 11 de la Constitution de 1958) utilisé à de nombreuses reprises par le Général de Gaulle pour faire appel au peuple (référendums relatifs à la question algérienne du 8 janvier 1961 et du 8 avril 1962). Pour ce dernier le référendum ne constituait pas seulement un moyen de régler une question spécifique, mais plutôt une question de confiance populaire. De Gaulle fut le seul Président de la République à y recourir pour cette raison et ainsi mettre en place une responsabilité du Président devant le peuple. Et c'est sur un référendum négatif qu'il sera amené à quitter le pouvoir en avril 1969. [...]
[...] Dès lors, s'interroger sur le Président de la République et le peuple sous la Ve république revient à se poser la question suivante : dans quelle mesure le dialogue direct entre le Président de la République et le peuple constitue-t-il une nécessité au maintien de la Ve République ? Autrement dit, il s'agira d'analyser les différents instruments d'appel au peuple, tels l'élection et le référendum, dont dispose le Président de la République et de voir l'intérêt de cette démarche démocratique. [...]
[...] De même à la suite d'une dissolution, prévue à l'article 12 de la Constitution de 1958 (tel a été le cas le 9 octobre 1962 lorsque De Gaulle décide de renverser l'Assemblée Nationale en place), où auraient lieu des élections anticipées, le peuple serait amené à être un quelque sorte l'arbitre du conflit entre le législatif et l'exécutif. Ces deux hypothèses posent le problème de la responsabilité du Président de la République devant le peuple, à laquelle De Gaulle attachait une grande importance. Comme nous l'avons vu précédemment le Président de la République peut solliciter le peuple lors de son élection ou sa réélection ou en prononçant une dissolution de l'Assemblée Nationale. Néanmoins, le Président dispose d'un autre pouvoir pour le moins considérable prévu à l'article 11 de la Constitution : il peut organiser un référendum. [...]
[...] Ses successeurs se sont contentés quant à eux d'une responsabilité devant le peuple lors de la réélection. [...]
[...] Autrement dit, il est question ici de rompre avec les régimes ultra-représentatifs de la IIIe et de la IVe République en mettant fin notamment au régime des partis et faire de la Ve République un régime démocratique incontestable, René Capitant dira de ce dernier qu'il est le régime le plus démocratique que la France ait connu Pour cela il a fallu élargir les droits du peuple et faire du Président de la République le garant de l'intérêt national et le Premier acteur du jeu politique (Philippe Ardant), c'est-à-dire octroyer à ce dernier davantage de pouvoirs et de prérogatives qu'il en avait auparavant. À cet égard, il est intéressant de s'attarder à la relation entre le Président de la République et son peuple, car celle-ci a subi une profonde mutation entre la IVe et Ve République. [...]
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