Le Président de la République sous la IIIème République

Extraits

[...] Thiers est bientôt nommé Président de la République française par l'Assemblée nationale élue. Mais la république n'est véritablement consacrée qu'en janvier 1875 par le vote de l'amendement Wallon qui stipule que Le Président de la République est élu à la majorité des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Nous avons un roi, sauf l'hérédité remarque Louis Blanc : si l'on dresse la liste des compétences présidentielles sous la IIIème République, on est plus proche de 1830 que de 1848. [...]

[...] Le président suivant, Grévy, promit de ne pas l'utiliser. Respectant la constitution Grévy la IIIème République a ensuite marginalisé la fonction présidentielle et le droit de dissolution ne fut plus jamais utilisé : le régime est désormais semi-parlementaire. La constitution entraîne ainsi l'abandon de la forme dualiste/orléaniste. La mise en place d'un régime d'assemblées consacre l'effacement du Président de la République De la souveraineté nationale à la souveraineté parlementaire L'Assemblée est investie, par son élection, d'un pouvoir souverain. C'est d'elle que les autres organes, y compris le Président de la République, tiennent leurs compétences. [...]

[...] Les pouvoirs réels du Président de la République sont par conséquent quasi inexistants Comme le Président est politiquement irresponsable, le gouvernement assume, en contresignant les décisions, la responsabilité des décisions devant les chambres. Mais en régime parlementaire, autorité et responsabilité sont indissolublement liées : la procédure du contreseing concrétise le transfert du pouvoir exécutif du Président de la République au gouvernement, qui reflète la majorité parlementaire. Le seul véritable pouvoir du Président de la République, c'est le choix (pas totalement libre) du Président du Conseil des ministres. [...]

[...] Dans la pratique, il choisit de plus le Président du Conseil des ministres. Un régime parlementaire dualiste, au sein duquel le gouvernement est aussi responsable devant le Président de la République? les pères de la constitution de 1875 admettent largement la nécessité d'un exécutif fort et créent un régime parlementaire dualiste La loi du septennat, en fixant la durée des pouvoirs du Président de la République et en ne prévoyant pas la possibilité de le révoquer, fait du Président un chef d'Etat authentiquement parlementaire. [...]

[...] qui donne de larges pouvoirs au Président de la République Le Président est à la fois Chef d'Etat et Chef de l'exécutif. Ses fonctions sont à la fois protocolaires (cérémonies officielles, Chef des Armées ) et politiques. Ses attributions politiques sont étendues : il a l'initiative des lois avec les deux Chambres, il peut en demander une nouvelle lecture (veto provisoire), il les promulgue et veille à leur exécution (titulaire du pouvoir réglementaire). Il nomme aux emplois publics (donc les ministres), dissout la Chambre des députés sur avis conforme du Sénat, peut faire lire par un ministre des messages devant les Chambres, prononcer après un certain délai la clôture de leurs sessions, les réunir en sessions extraordinaires. [...]