La Constitution promulguée le 4 octobre 1958 est le texte fondateur de la Ve République. Mettant fin à l'instabilité ministérielle chronique sous la IVe République, elle renforce les pouvoirs de l'exécutif, au détriment de ceux du Parlement. Fortement influencée par les conceptions du général de Gaulle, appelé à fonder une nouvelle République dans un contexte de crise politique générée par la question algérienne, la Constitution de 1958 étend les pouvoirs du Président de la République. Accusée par certains de servir les desseins du général de Gaulle et de mettre en place un pouvoir personnel, elle a fait, avec le temps, la preuve de sa cohérence et de sa souplesse : elle a résisté aux crises (guerre d'Algérie, événements de mai 1968) et survécu aux périodes de cohabitation. Si elle fait preuve d'une longévité remarquable, elle a connu de nombreuses révisions (une vingtaine en cinquante ans).
Fruit d'un compromis entre le général de Gaulle et la classe politique de la IVe République, le texte de 1958 confère des prérogatives étendues au Président de la République (telles que le droit de dissoudre l'Assemblée nationale et de consulter le peuple directement par la voie du référendum) tout en restant dans le cadre d'un régime parlementaire.
[...] En effet, dès lors, premièrement, que le mandat présidentiel a désormais une durée alignée sur celle de la législature, et, deuxièmement, que l'élection présidentielle précède les législatives, il semble logique que les électeurs se prononcent les deux fois pour des candidats de même orientation politique. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit en 2002 et 2007. Ceci implique alors une logique défaveur pour le Président de faire utilisation de son droit de dissolution qui détruirait la concomitance des élections. Il est alors permis de penser que l'harmonisation prévaudra et que les périodes de cohabitation deviendront plus rares. Ceci entraine donc logiquement une certaine présidentialisation du régime qui, selon les textes, demeure parlementaire. [...]
[...] C'est aussi le premier ministre qui fait préparer les projets de loi par ses ministres et les faits adopter par sa majorité. Il doit aussi contresigner de nombreuses attributions du Président de la République. Ces éléments sont présents même en cas d'alignement politique avec le Président de la République, mais ils se trouvent particulièrement renforcés en cas relativement fréquent de cohabitation. Donc dès lors qu'il est fidèlement soutenu par la majorité parlementaire, le premier ministre est en mesure de décider et de conduire la politique économique, financière, sociale, éducative (etc . )de l'État. [...]
[...] C'est donc le Président qui détermine la politique interne de l'État et qui en fixe les objectifs. C'est aussi lui qui en confie la mise en œuvre au premier ministre qui, selon la formule "procède" alors que le Président "dispose". Le premier ministre doit tout au Président de la République qui l'a nommé et qui le maintient en fonction et devant lui le premier ministre est responsable du fait de l'exécution de la politique décidée par le Président. Une bonne illustration de cette subordination du premier ministre envers le Président de la République est fournie en matière de défense par le général de Gaulle qui décide à son époque de doter la France de l'armement nucléaire de dissuasion. [...]
[...] Le Président de la République est fonctionnellement le Président de tous les Français. Chef de l'État, il incarne la nation rassemblée, il la représente auprès des États étrangers, il en fait valoir les intérêts. Il doit s'élever au-delà des partis politiques pour être le Président des citoyens qui ont voté pour lui comme pour ceux qui ont voté pour un autre candidat. Grâce à ce statut privilégié, le Président de la République, sous notre République, dispose du pouvoir de nomination du premier ministre, du contrôle de l'armée et de l'administration, du pouvoir de faire relire des lois. [...]
[...] Pour exercer le pouvoir pleinement, le Président a besoin de la majorité parlementaire. II- Un pouvoir éminent du gouvernement sous les périodes de cohabitation La majorité parlementaire détenant nécessairement le pouvoir Le principal paradoxe du régime français tient à la contradiction existant entre la volonté des constituants de faire du Président de la République l'élément central des institutions dans le but principal de pallier aux erreurs des Républiques précédentes, et un texte constitutionnel qui ne lui confère que des pouvoirs de crise, donc heureusement très peu utilisés. [...]
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