On croyait la cohabitation en France marginale et exceptionnelle, et qu'elle remettrait en cause la cinquième République et donc les pouvoirs du président mais elle est devenue banale. La cohabitation se définit comme la coexistence d'un président de la République et d'une majorité politique qui lui est opposée à l'Assemblée nationale. Dans ce cadre, le caractère dyarchique (à deux têtes) de l'Exécutif apparaît pleinement, puisque le chef de l'État, élu au suffrage universel direct, perd sa fonction de direction de l'Exécutif au détriment du premier ministre, responsable devant l'Assemblée nationale. Le chef du gouvernement devient ainsi la figure prépondérante du pôle exécutif et le véritable chef de la majorité parlementaire.
Nous nous bornerons à la cohabitation en France sous la Ve République. La cohabitation a eu lieu à trois reprises sous la Ve République, de 1986 à 1988, de 1993 à 1995, et de 1997 à 2002. La cohabitation est l'une des conséquences de la révision constitutionnelle de 1962. En faisant du président de la République la pièce centrale de l'édifice institutionnel par son mode d'élection, elle a limité la portée de l'élection législative en lui assignant pour principale fonction la désignation d'une majorité parlementaire conforme aux vues du président. La différence entre la durée du mandat présidentiel (sept ans jusqu'à la révision constitutionnelle du 2 octobre 2000 instituant le quinquennat) et la durée de la législature (cinq ans), donne ainsi aux électeurs la possibilité de désavouer la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale en y élisant une majorité hostile au chef de l'État. La constitution ne rend pas obligatoire la démission du chef de l'État désavoué au cours d'un scrutin national au suffrage universel direct.
il est intéressant de se demander quel est l'impact de la cohabitation en France sur les pouvoirs du président, étant donné que le passe d'un système tantôt présidentialiste, tantôt gouvernementaliste.
La cinquième République donne-t-elle au président le rôle d'un souverain d'un régime parlementaire c'est-à-dire que le premier ministre dirige la nation alors que le chef d'Etat n'a de chef que le nom, ou bien le chef d'Etat n'est pas tenu à un quelconque devoir de réserve à l'égard de la politique mise en oeuvre par le gouvernement et il continue d'exercer une part importante des fonctions exécutives ?
Quelles que soient la durée et la nature des différentes cohabitations, celles-ci entraînent systématiquement un effacement temporaire de la fonction présidentielle au profit du premier ministre (I). Mais cet effacement n'est pas total est le président en tant que chef de la nation garde une part importante des fonctions (II).
[...] Cependant malgré cette révision, il n'est pas exclu que les Français choisissent un président et une majorité parlementaire antagoniste, même si les dates des élections sont très proches. L'exemple des Etats-Unis et du Portugal le montre clairement. Seulement la cohabitation risque d'être plus conflictuelle que les précédentes, le président pouvant alors arguer d'une légitimité aussi récente que celle des députés, il sera plus combatif. [...]
[...] Sous la troisième cohabitation le premier ministre parvint à rappeler que la Constitution lui confère la direction de la politique nationale dans tous les domaines y compris la défense et la politique étrangère , mais les attentats du 11 septembre ont redonné au président l'occasion de paraître sur la scène internationale. L'opinion restant largement convaincue de la prééminence du président dans ces domaines, Chirac obtint la codirection de ce domaine avec le premier ministre. Surtout il va s'octroyer un droit de veto inconstitutionnel sur les révisions de la Constitution. Le gouvernement s'inclina. [...]
[...] Enfin, le président de la République dispose d'un pouvoir propre incontournable en matière constitutionnelle. Il dispose de l'initiative dans ce domaine et décide de la convocation du Congrès (réunion de l'Assemblée nationale et du Sénat) ou du corps électoral pour l'approbation des révisions par référendum. La fonction présidentielle n'est pas ressortie affaiblie par les deux premières cohabitations car le détenteur de la fonction et les prétendants à la fonction se sont accordés pour la préserver .Il a fallu tenir compte de la nouvelle donne politique, mais le chef de l'Etat n'a pas été réduit à un rôle de figurant et a usé de certaines prérogatives lui permettant de conserver un poids politique non négligeable. [...]
[...] La pratique établissant la responsabilité du Premier ministre devant le président de la République, n'est pas valable dans ce cas. Les deux chefs de l'Exécutif étant de majorités politiques différentes, le Premier ministre n'est alors responsable que devant l'Assemblée nationale conformément à la lettre de la constitution .D'autre part c'est le gouvernement qui définit la politique de la Nation que mettra en œuvre le parlement Les conditions politiques de la cohabitation et leurs conséquences conditions politiques Les périodes de cohabitation (1986-1988 et 1993-1995) se sont caractérisées par les conditions politiques suivantes: Le désaccord politique entre le Président et la majorité parlementaire. [...]
[...] Elle enfin, de nouveau été mise en avant par le président Jacques Chirac après l'échec de la dissolution opérée en 1997. La troisième cohabitation connaît d'importantes différences par rapport aux deux cohabitations précédentes. Celles-ci se sont, en effet, produites sans que les échéances électorales n'aient été modifiées par une décision du chef de l'État. Par ailleurs, les durées des deux premières cohabitations et de la troisième sont très différentes. Celles qui ont affecté la fin des deux septennats du président François Mitterrand n'ont duré que deux ans. La troisième cohabitation en revanche, duré toute une législature, soit cinq années. [...]
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