« Le président de la République ne saurait être confondu avec aucune fraction. Il doit être l'homme de la nation tout entière, exprimer et servir le seul intérêt national. » C'est ainsi que Charles de Gaulle définissait le statut suprême du chef de l'Etat. Nous comprenons par là même que le président de la République jouit d'un statut tout à fait unique et sans égal. Or, cela n'a pas été le cas sous la IIIe puis sous la IV e république, dans lesquelles il a vu son rôle et sa légitimité s'amoindrir face à un parlement tout puissant. C'est de là que naît la volonté du Général de Gaulle de réformer le statut du Président de la République et de lui redonner sa légitimité qui lui appartient, face à une nécessité urgente de réformer le régime après de nombreux échecs et une société qui se gangrène peu à peu. En effet, la crise du 16 mai 1877 marque le début du déclin du statut du Président et c'est ainsi que son statut sera décrédibilisé et marginalisé. C'est également plus tard un régime parlementaire poussé à l'extrême qui viendra étouffer le président et ses fonctions.
Face à ce déclin manifeste dont le système est alors frappé, une profonde réforme semble s'imposer au Général de Gaulle et à son gouvernement. Au coeur de cette réforme se trouve le statut du Président de la République et son importance face à un régime parlementaire. Ce nouveau statut, le Général de Gaulle l'expose pour la première fois lors de son discours de Bayeux le 16 juin 1946 et plus tard dans la conférence de presse qu'il rend à l'Elysée le 31 janvier 1964.
[...] B Un statut particulier le plaçant au-dessus de toute entité du régime. Pour le Général de Gaulle, le président doit être un homme placé au- dessus des partis ; en effet, son rôle d'arbitre lui confère un statut qui le place au-delà de la sphère politique et des partis. Cela implique par ailleurs de la présidence et de ses choix qu'ils soient potentiellement transparents et impartiaux face aux partis. La vision du président, tel que l'expose la Constitution, fait de lui un homme qui serait détaché de toute appartenance politique et dont son équilibre ne dépendrait que de lui même. [...]
[...] La réforme constitutionnelle adoptée le 23 juillet 2008 va venir rénover le mode d'exercice de la fonction présidentielle qui s'est très vite révélé être incompatible avec certaines évolutions du régime notamment en renforçant les pouvoirs du Parlement, permettant au gouvernement et à la majorité parlementaire de se partager l'ordre du jour et en prévoyant également la possibilité du chef de l'État de s'adresser directement au Parlement spécialement réuni en Congrès à cet effet. La société évoluant, la fonction présidentielle semble devenir de plus en plus difficile à mener entre un désir de gouverner guidé par des aspirations profondes et une nécessité d'équité et de rectitude que la fonction implique. La complexité de la fonction présidentielle résiderait alors dans cette perpétuelle quête d'équilibre située entre action et arbitrage. [...]
[...] En effet, l'article 5 dispose que Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. Pour Michel Debré, à l'époque premier ministre et acteur essentiel du régime, le Président est même la clé de voute des institutions. De ces éminentes déclarations découle la volonté certaine de placer le Président au coeur du régime. [...]
[...] Le Président de la République, arbitre du régime Le président de la République ne saurait être confondu avec aucune fraction. Il doit être l'homme de la nation tout entière, exprimer et servir le seul intérêt national. C'est ainsi que Charles de Gaulle définissait le statut suprême du chef de l'état. Nous comprenons par là même que le président de la République jouit d'un statut tout à fait unique et sans égal. Or, cela n'a pas été le cas sous la IIIe puis sous la IVe république, dans lesquelles il a vu son rôle et sa légitimité s'amoindrir face à un parlement tout puissant. [...]
[...] De plus, l'ambivalence de ce terme peut conduire à une forme d'interprétation personnelle qui conduira à faire changer l'orientation de la fonction présidentielle en accordant une certaine liberté au chef de l'État et en réalité, l'étendue des pouvoirs du Président de la République dépendra particulièrement du climat politique au sein du régime. Le chef de l'État peut ainsi se trouver dans des rôles très différents qui impliquent soit une toute puissance à la fois constitutionnelle et politique du Président lorsqu'il dispose non seulement du contrôle total du parti majoritaire, mais de la majorité à l'Assemblée nationale. [...]
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