Le rôle du président d'un régime démocratique est de "gouverner", c'est-à-dire (selon le Vocabulaire juridique Cornu) d'exercer une "activité consistant à diriger la société en assurant la création et la direction des services publics qui sont nécessaires à l'intérêt général et la police qui empêche les activités privées de s'exercer de façon contraire à cet intérêt général".
Il doit donc agir en fonction de l'intérêt général de son pays et non pas pour lui-même. Le régime des États-Unis est présidentiel, c'est-à-dire que son pouvoir exécutif est monocéphale, en d'autres termes qu'il est concentré entre les mains d'un seul homme. Cependant, le régime américain se caractérise également par la séparation de ses pouvoirs, où les trois pouvoirs sont séparés et totalement indépendants les uns des autres.
On peut d'ailleurs voir que les États-Unis ont largement appliqué la théorie qu'avait formulé Montesquieu du XVIIIe siècle dans son ouvrage L'esprit des lois. Cette théorie supposait une séparation stricte des pouvoirs ; le pouvoir était donc démembré en trois puissances distinctes : la puissance ‘législative' (attribuée à un corps de nobles), la puissance "exécutrice" détenue uniquement par le monarque, et la puissance "judiciaire" détenue par des tribunaux.
[...] Le choix du président est donc limité par l'approbation du Sénat, il ne peut pas choisir arbitrairement ses ‘ministres'. Les pouvoirs exécutif et judiciaire sont également concernés dans cette entente nécessaire, puisque c'est le pouvoir exécutif, donc le président, qui choisit les juges de la Cour Suprême. Le pouvoir législatif dispose également d'un droit d'opposition à un veto du président s'il est voté à la majorité des deux tiers de la Chambre des représentants et du Sénat. Il peut également lancer une procédure d'impeachment, ce qui remet en cause le président américain, et a souvent abouti, quand il a été utilisé, à la démission de celui-ci. [...]
[...] Il a donc un droit de regard important sur les projets de loi que créer ou examine le Congrès. Ce veto peut tout de même être renversé par une majorité des deux tiers dans chacune des chambres du Congrès, ce qui permet de voir qu'un procédé permettant de limiter les pouvoirs du président a été judicieusement mis en place pour limiter l'arbitraire du président américain. On peut aussi voir que le président américain s'occupe de fonctions qui sont normalement attribuées à d'autres institutions américaines. [...]
[...] Le président américain peut donc a priori diriger le monde administratif, sous réserve de l'approbation du Sénat. En tant que chef d'État, le président est à la tête de la diplomatie américaine. Truman avait affirmé qu'il faisait la politique étrangère et il est vrai que la Constitution attribue un certain nombre de pouvoirs au président, lui conférant le rôle de diplomate suprême ou Chief Diplomat : il représente donc sa nation à l'étranger. Plus que la représenter, il est aussi, en application de l'article section 2 de la Constitution, le commandant en chef des armées et de la garde nationale (lorsqu'elle est au service des États-Unis). [...]
[...] Les limites concrètes du pouvoir présidentiel A. LES DIFFÉRENTS ORGANES DES POUVOIRS LÉGISLATIF ET JUDICIAIRE : UNE LIMITATION CONCRÈTE DES POUVOIRS PRÉSIDENTIELS Le premier organe est le Congrès (United States Congress), il est celui qui représente le pouvoir législatif. Il est bicaméral puisqu'il est composé de deux chambres : le Sénat et la Chambre des représentants. Les membres de la Chambre des Représentants sont élus proportionnellement à la population de chaque État, tandis qu'au Sénat chaque État a deux sénateurs ; tous les membres du Congrès sont élus au suffrage universel direct tous les deux ans. [...]
[...] Le président n'a donc aucune possibilité d'agir sur la Cour Suprême après le choix des juges de celle-ci, il n'a pas le pouvoir relatif à la Constitution ; en ceci, il est totalement écarté du pouvoir judiciaire. B. Le principe des contrepoids du régime présidentiel américain 1 Mais les pouvoirs importants dont dispose le président, déjà limités par les différentes institutions mises en place aux États-Unis, restent limités par un système complexe de contrôle et d'équilibre entre les trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ce qui est appelé aux États-Unis le principe des checks and balances Celui-ci met en place un certain nombre de conditions qui font que chacun des trois pouvoirs est limité par les deux autres dans certaines de leurs fonctions. [...]
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