Le juge au tribunal fédéral de Washington Thomas Penfield Jackson dit « Le pouvoir exécutif a l'avantage d'avoir été concentré sur un seul homme, élu de toute la nation et ainsi devenu le centre des espoirs et des attentes de tous. Ses décisions sont si importantes, dramatiques et décisives qu'elles éclipsent celle de toutes les autres institutions. […] Par son prestige de chef d'Etat et son influence sur l'opinion, il exerce un tel ascendant sur ceux qui sont censés contrôler sa puissance et lui faire contrepoids qu'il les réduit à l'inefficacité ». Les Etats-Unis sont une démocratie fédérale au régime présidentiel, c'est-à-dire un exécutif et un législatif tous deux très forts et qui ne peuvent se révoquer mutuellement. Un équilibre semble ainsi être assuré.
Mais quelle place y joue exactement le Président ? Peut-on dire, comme Jackson, qu'il est omnipotent ? Quelle est la grande tendance dans les rapports de force entre le président et les contre-pouvoirs ?
[...] Cette fonction de chief legislator prend souvent la forme de Cent Jours comme ceux d'Obama en 2009. Si le président ne vote pas les lois, il a tout de même un droit de veto (Roosevelt en a déclaré 635, Bill Clinton seulement 25). Ce veto, souvent aveu de faiblesse, peut aussi être une arme puissante. A noter tout de même que le Congrès peut briser le veto du président, à la majorité des 2/3 du Sénat et de la chambre des représentants. Il dépend évidemment de la conjoncture politique. Le président a également une influence tribunitienne. [...]
[...] Les conférences de presse, les fireside chats de Roosevelt, tout le système de communication joue donc une place très importante en faveur du président. D'où également la place que prenne les enquêtes de popularité aux Etats- Unis. Enfin, le président a une arme beaucoup plus officieuse contre le congrès. Anne-Marie Toinet le dit en ces mots : l'absence de majorité ou de discipline partisane le contraint en effet à négocier, cajoler, persuader, le cas échéant menacer pour obtenir les votes dont il a besoin. En tant que membre du congrès, on ne refuse en général pas un dîner à la maison blanche. [...]
[...] On voit bien aussi que, par différents ressorts constitutionnels ou politiques, il existe des armes à l'encontre du Président. L'expérience montre cependant qu'en règle générale, la suprématie du président est assurée malgré tout . bien que, souvent, cette barrière ne soit pas infranchissable pour le président. Le rôle de législateur du président, qui a un contrôle négatif (droit de veto) sur le législatif ainsi que son influence tribunitienne et officieuse Si le Congrès se réserve une large part du pouvoir législatif, il n'en reste pas moins que le président des Etats-Unis est le législateur en chef (chief legislator). [...]
[...] Exemple actuel : Barack Obama, dont la notoriété dépasse largement les frontières des Etats-Unis : ce qui provoque parfois l'illusion que ce président est président du monde + rôle des médias. Le président des Etats-Unis est de fait et de droit très puissant. Cependant, les Etats-Unis sont une démocratie et de nombreux contre- pouvoirs sont à l'œuvre. Voyons cependant quelle est la tendance actuelle dans les rapports de force aux Etats-Unis . d'autant plus que les limites à ce pouvoir existent absolument- n'empêchent pas une tendance présidentialiste. [...]
[...] Par ailleurs, les postes dans l'administration, selon le principe du Spoil System, changent en grande partie à chaque mandature et selon les orientations du président. Contrairement au Royaume-Uni ou à la France, l'administration n'est donc pas permanente et exerce un contre-pouvoir souterrain, une force d'inertie importante . qui jouit d'une totale irresponsabilité politique et d'une indépendance financière. Le président est donc le gouvernement puisque l'exécutif tout entier dépend de lui et découle de lui. Mais au-delà de cela, ce qui fait la véritable puissance exécutive du président des Etats-Unis est sa très grande indépendance. [...]
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