Dans ce système, le Président du Conseil des Ministres (dont le statut et les attributions sont définis par les Articles 92, 93, 94, 95 et 96 de la Constitution) est une figure volontairement diminuée, qui n'arrive que quatrième dans la hiérarchie institutionnelle italienne.
Pourtant, dans les faits, la pratique du pouvoir semble avoir été dévoyée et s'être éloignée du texte constitutionnel. Ainsi, le Président du Conseil apparaît depuis l'étranger, comme la tête de l'Etat italien à l'autorité étendue.
De plus, les récents mandats de Prodi ou encore plus, de Berlusconi, semblent avoir définitivement assis le Premier dans une position de prééminence au sein du système institutionnel italien.
Qu'en est-il donc du pouvoir réel du Président du Conseil des Ministres ? Comment a-t-il évolué depuis son institutionnalisation ? Dans quelle mesure la pratique réelle du pouvoir diverge-t-elle de ce que dispose la Constitution ?
[...] Le référendum devrait avoir lieu au printemps 2006. Ce référendum populaire est particulièrement lourd en conséquences pour deux raisons. D'une part, un tel renforcement du pouvoir exécutif du Président du Conseil au dépens du Président de la République et du Parlement est en profonde contradiction avec les principes primordiaux et fondateurs de la République italienne. En effet, l'acte fondateur, cristallisé en 1947 par cette Constitution formelle, était sous-tendu et soutenu par une réelle foi en le régime parlementaire et en l'existence de contrôles et limitations (controlli e ricatti) au pouvoir des organes exécutifs. [...]
[...] Ainsi, le Président du Conseil apparaît depuis l'étranger, comme la tête de l'Etat italien à l'autorité étendue. De plus, les récents mandats de Prodi ou encore plus, de Berlusconi, semblent avoir définitivement assis le Premier dans une position de prééminence au sein du système institutionnel italien. Qu'en est-il donc du pouvoir réel du Président du Conseil des Ministres ? Comment a-t-il évolué depuis son institutionnalisation ? Dans quelle mesure la pratique réelle du pouvoir diverge-t-elle de ce que stipule la Constitution ? [...]
[...] L'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi, magnat des média et personnalité la plus riche et influente du pays, le 10 mai 1994 et ensuite, son retour et son maintien au pouvoir depuis le 11 juin 2001, n'ont fait que confirmer cette tendance. Ainsi, sa mainmise sur la vie politique et économique italienne et son exercice hautement populaire du pouvoir par le biais des média lui confèrent une toute puissance que l'on ne retrouve dans aucune autre démocratie occidentale contemporaine. C'est ce même Silvio Berlusconi qui a proposé, courant 2004, une réforme constitutionnelle visant, entre autres, à accroître considérablement les prérogatives et le pouvoir du Premier Ministre en Italie. [...]
[...] En effet, en votant pour une coalition parlementaire, ils votent également pour élire le leader de ladite coalition Président du Conseil des Ministres. Sa nomination ensuite par le Président de la République a d'ailleurs acquis le statut de coutume constitutionnelle et l'on voit mal comment ce dernier pourrait y déroger. Cette coutume fut particulièrement visible lors des dernières élections où, sous couvert d'élections législatives, s'affrontaient en fait Berlusconi (coalition centre-droit) et Rutelli (coalition centre-gauche) pour le poste de Chef du gouvernement. [...]
[...] Fruit de la Volonté Générale Souveraine ou habile manœuvre issue de l'ambition personnelle du personnage ? Quoi qu'il en soit, cette réforme est à la fois lourde en ferments pour l'avenir et en contradictions. En effet, quel futur envisager pour une Italie qui semble faire fi de son passé, renier ses principes républicains fondateurs et ne pas se soucier de la cohérence d'un système qui, déjà fragilisé par les dérives antidémocratiques du Cavaliere, n'aspire qu'à retrouver la ferveur républicaine de ses débuts ? [...]
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