François Fillon, Premier ministre, est sans équivoque un personnage beaucoup plus discret et au rôle bien moins important que certains de ses prédécesseurs. Non pas que les prérogatives offertes au Premier ministre aient changé, néanmoins la confrontation Président-Premier ministre laisse à ce dernier bien peu de place dans notre régime actuel. Confronté à un président « qui fait tout », qui convoque ses ministres en son absence et prend bien des décisions à sa place, le Premier ministre obtient le rôle que le Président lui laisse (...)
[...] Le Premier ministre est la version actuelle du Président du Conseil retrouvé sous la Quatrième République. Prévu par les constituants comme un personnage fort, capable de maîtriser la majorité parlementaire (de laquelle il est issu) plutôt que de se laisser diriger par elle comme le faisaient les anciens présidents du Conseil, il est de nos jours écrasé par l'autorité et la légitimité d'un Président de la République élu au suffrage universel direct. Seules les périodes de cohabitation viennent remettre en cause cet emmêlement de la fonction présidentielle et du rôle de Premier ministre. [...]
[...] Ainsi, en dehors de la mort, la seule hypothèse prévue par la Constitution est la démission du Premier ministre : la volonté de celui-ci est donc requise pour qu'il quitte sa place. Néanmoins on constate que dans la pratique, et notamment hors cohabitations, les Présidents n'ont aucun mal à ‘remercier' leur Premier ministre en leur demandant simplement de leur présenter la démission du gouvernement. Ainsi, J.P. Raffarin se verra acculé à la démission après l'échec du projet de constitution européenne de 2005. [...]
[...] Il est responsable de la Défense nationale, peut suppléer le président dans la présidence de certains conseils. De plus, excepté ceux définis à l'article 19, tous les actes du Président doivent être contresignés par le Premier ministre. Il peut également proposer à ce dernier de réviser la Constitution, ou bien de convoquer les Chambres en sessions extraordinaires. Le Président doit également le consulter avant toute dissolution de l'AN, et au cas où il désirerait mettre l'article 16 en application. Enfin, le Premier ministre est le seul membre de l'exécutif qui dispose de l'initiative des lois. [...]
[...] Chirac affirmera que le président dispose du dernier mot sur les choix du Gouvernement. De plus, en règle générale, le président restera prioritaire dans les domaines de la défense, des affaires étrangères et de la justice, bien que ceux soient soumis à la règle du contreseing et ne lui soient pas ‘réservés' par la Constitution. C'est semble-t-il l'image donnée au président par le peuple qui permet qui lui permet de garder un certain monopole sur ces domaines. Pour ce qui est de son droit de dissolution, le président garde le pouvoir de l'utiliser, au risque néanmoins de se voir confronté à des opposants élus encore plus nombreux (tel que ce fut le cas en 1997). [...]
[...] Le rôle du Premier Ministre sous la Vème République François Fillon, Premier Ministre, est sans équivoque un personnage beaucoup plus discret et au rôle bien moins important que certains de ses prédécesseurs. Non pas que les prérogatives offertes au Premier Ministre aient changé, néanmoins la confrontation Président-Premier ministre laisse à ce dernier bien peu de place dans notre régime actuel. Confronté à un président qui fait tout qui convoque ses ministres en son absence et prend bien des décisions à sa place, le Premier ministre obtient le rôle que le Président lui laisse. [...]
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