Selon Laurent Fabius, ancien 1er ministre de François Mitterrand, le 1er ministre demeure « l'interface de la République » quelque soit la situation institutionnelle de la Vème République. En effet, les attributions importantes que la constitution confère au 1er ministre lui permettent de gouverner, de mettre en place le programme de la majorité parlementaire dont il est issu ; pour autant son pouvoir est relatif puisqu'il doit nécessairement s'articuler avec les autres institutions de la Vème République que sont le président et le parlement.
Premier des ministres, il propose un gouvernement hiérarchisé dont il prend la tête. Garant de la cohésion et de la solidarité gouvernementale, son départ entraîne la chute du gouvernement au grand complet. Second du président qui le nomme et accepté sa démission, il l'informe et prend conseil en ce qui concerne la mise en place des réformes. Le pouvoir d'impulsion c'est-à-dire le pouvoir de « faire faire » du président est nécessaire au 1er ministre pour mettre en œuvre son action quotidienne et cela se fait notamment à travers le partage de certains pouvoirs. Enfin, troisième institution parlementaire, le 1er ministre profite du parlementarisme rationalisé de la Vème République, du déclin relatif de la représentation nationale et de l'extension du domaine dévolu au règlement pour accroître son efficacité législative.
Le rôle du 1er ministre est donc d'articuler ces 3 facettes de sa fonction au gré de la volonté du peuple, de l'évolution des rapports de force politique et de ses relations personnelles avec le président. En démocratie, il n'est pas d'autre légitimité que celle conférée par le peuple. Dans nos institutions, le 1er ministre nommé par le président est responsable devant l'Assemblée nationale a pour mission de mettre en synergie deux légitimités que le peuple souverain a conférées par l'expression directe du suffrage universel. Dès lors, on peut se demander dans quelles mesures le 1er ministre, alors même qu'il n'est pas directement choisi par le peuple, reste soumis à sa volonté et parvient à être « la clé de voûte » du régime ?
[...] L'opposition a très peu de moyens pour faire face au 1er ministre : au-delà du rôle d'obstacle parfois joué par le chef de l'Etat, elle peut saisir le conseil constitutionnel, peut également utiliser les procédures d'engagement de responsabilité (article 49) mais seulement de manière symbolique. En accord avec la formule de Guy Carcassonne les élections présidentielles ne donnent que des possibilités ; les élections législatives donnent le pouvoir le président qui dispose pourtant du droit de dissolution (article 12) en dernier recours ne l'utilise jamais en période de cohabitation puisqu'il ne dispose pas d'une légitimité supérieure ni même égale à celle du 1er ministre pour le faire. [...]
[...] Le rôle du 1er ministre est donc d'articuler ces 3 facettes de sa fonction au gré de la volonté du peuple, de l'évolution des rapports de force politique et de ses relations personnelles avec le président. En démocratie, il n'est pas d'autre légitimité que celle conférée par le peuple. Dans nos institutions, le 1er ministre nommé par le président est responsable devant l'Assemblée nationale a pour mission de mettre en synergie deux légitimités que le peuple souverain a conférées par l'expression directe du suffrage universel. [...]
[...] D'abord, le 1er ministre est doté d'outils logistiques. Au stade de la préparation du texte, il est entouré des experts et de l'administration : le secrétariat général du gouvernement l'assiste dans l'exercice du pouvoir réglementaire, son cabinet et ses chargés de mission le secondent pour procéder aux arbitrages techniques inhérents à sa fonction. Le Conseil d'Etat joue le rôle de conseiller juridique dans la mesure où les projets gouvernementaux lui sont soumis pour examen avant d'être déposés au bureau de l'une des deux assemblées. [...]
[...] Le 1er ministre n'assiste plus le président pour mettre en place sa politique mais doit continuer à respecter l'homme et la fonction qui se trouve derrière cette appellation. Si le président doit parfois prendre en compte, plus qu'habituellement, la conception de l'Etat et de l'exercice du pouvoir du 1er ministre, il n'empêche que certains présidents résistent aux blocages qui leur sont imposés. Par exemple, le président Mitterrand a refusé en 1986 à 3 reprises de signer des ordonnances à son 1er ministre Jacques Chirac et il lui refuse également en décembre 1987 l'ouverture d'une session extraordinaire. [...]
[...] Le premier ministre : premier des ministres, second du président de la République ou troisième institution parlementaire ? Selon Laurent Fabius, ancien 1er ministre de François Mitterrand, le 1er ministre demeure l'interface de la République quelque soit la situation institutionnelle de la Vème République. En effet, les attributions importantes que la constitution confère au 1er ministre lui permettent de gouverner, de mettre en place le programme de la majorité parlementaire dont il est issu ; pour autant son pouvoir est relatif puisqu'il doit nécessairement s'articuler avec les autres institutions de la Vème République que sont le président et le parlement. [...]
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