Le président du Conseil de la IV République était à ce point tributaire des sautes d'humeur de l'assemblée qu'il ne pouvait pas diriger réellement la politique de la Nation. Menacé sans cesse d'être renversé, sans véritable autorité sur les ministres, il n'était pas en mesure de s'attaquer aux graves problèmes qui se posaient au pays. C'est la raison pour laquelle les constituants de 1958 ont réagi contre cette situation handicapante en donnant au premier ministre les moyens de « diriger l'action du gouvernement » comme le déclare l'article 21 de la Constitution.
Cependant, le premier ministre doit dorénavant compter sur un président aux pouvoirs largement renforcés. La Constitution de 1958 confère au premier ministre des compétences nombreuses qui font de lui le chef incontesté de son gouvernement. Cependant son action va largement dépendre de sa relation avec le président de la République, à savoir s'il est issu ou non, de la même majorité parlementaire que lui. En effet la conjoncture politique et les relations entre les deux bicéphales de l'Exécutif détermineront l'importance de la place que le premier ministre occupera sur la scène de la politique française.
Comment le premier ministre peut-il exercer sa prééminence sur le gouvernement et en quoi son influence est-elle tributaire de la conjoncture politique du moment ?
[...] Le premier ministre conserve une grande part de liberté dans sa mise en œuvre ce qui nécessite de sa part décisions, impulsions, coordinations, initiatives La personnalité respective du président de la république et du premier ministre ainsi que la conjoncture politique du moment sont déterminante et influeront plus ou moins sur la politique mené par le gouvernement. Le premier ministre met en œuvre la politique présidentielle, mais n'oublions pas qu'il doit en assumer la responsabilité devant l'Assemblée nationale. Le rôle de premier ministre en cas de cohabitation -stricte application de la Constitution En cas de cohabitation, c'est-à-dire lorsque la majorité parlementaire est hostile au président de la République alors les choses se passent bien différemment. [...]
[...] Il y a donc une sorte d'ingérence du chef de l'Etat dans les affaires gouvernementales et ne laissant pas le premier ministre, seul chef du gouvernement. Dans cette perspective, la mise en œuvre de la politique présidentielle par le premier ministre est une fonction essentielle qui exige qu'il y ait une totale confiance mutuelle entre le président et son premier ministre. Le premier ministre est chargé de mettre en action, dans le court ou moyen terme, ce que le président de la République a conçu dans une perspective à long terme. [...]
[...] Enfin, le premier ministre marque aussi sa prééminence sur le Parlement. En effet, il partage avec les parlementaires l'initiative de la loi et c'est au premier ministre que revient le devoir de défendre la loi au parlement. Le premier ministre dispose également de nombreux moyens de pression comme le recours au voté bloqué (article 44.3 il peut demander la réunion d'une commission mixte paritaire après une ou deux lectures dans les deux chambres, demander à l'Assemblée nationale de voter en dernier lieu, ou même engager sa responsabilité sur un texte (article 49.3 ) -Le premier ministre dispose aussi de l'Administration et de la force armée. [...]
[...] La nomination du premier ministre fait l'objet d'un décret de nomination. De leur côté les ministres sont nommés par le président de la République, mais sur proposition du premier ministre ce qui permet donc au premier ministre d'exercer un contrôle sur la formation du gouvernement dont il aura à diriger l'action Par ailleurs, en fonction des décrets de nomination il est possible de mettre en évidence une certaine hiérarchie parlementaire à la tête de laquelle se trouve bien entendu le premier ministre. [...]
[...] Le premier ministre est-il le premier des ministres ? Le président du Conseil de la IV République était à ce point tributaire des sauts d'humeur de l'assemblée qu'il ne pouvait pas diriger réellement la politique de la Nation. Menacé sans cesse d'être renversé, sans véritable autorité sur les ministres, il n'était pas en mesure de s'attaquer aux graves problèmes qui se posaient au pays. C'est la raison pour laquelle les constituants de 1958 ont réagi contre cette situation handicapante en donnant au premier ministre les moyens de diriger l'action du gouvernement comme le déclare l'article 21 de la Constitution . [...]
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