La question de la séparation des pouvoirs publics de l'Etat, qui a fait son apparition il y a près de 2 500 ans sur la scène du débat politique européen, a fait l'objet de nombreuses conceptions et de nombreuses recherches et s'est progressivement affinée avec le temps.
Aujourd'hui pourtant, avec l'avènement des démocraties libérales, tous n'ont pas le même avis sur la question, notamment la France, pays des Droits de l'Homme, pour qui la séparation des pouvoirs n'a eu de cesse d'évoluer (...)
[...] Comment caractériser la pratique de la séparation des pouvoirs en France ? Les idées de Montesquieu sur la question ont tout d'abord été mal comprises par les constituants révolutionnaires qui ont entendu et tenté de mettre en place une séparation rigide des pouvoirs puis les échecs successifs des régimes de séparations des pouvoirs et la volonté de ne pas remettre en place des régimes de confusion des prérogatives publiques ont permis de comprendre qu'il était tout de même nécessaire d'orchestrer certaines interactions entre les pouvoirs, interactions malgré tout encadrées par l'exercice de contre-pouvoirs visant à prévenir d'éventuelles dérives. [...]
[...] En France, le premier à envisager la question de la séparation des pouvoirs n'est autre que le philosophe des Lumières Charles de Secondat, plus connu sous le nom de baron de Montesquieu. Dans son œuvre majeure et plaidoyer pour la séparation des pouvoirs : De l'esprit des lois (1748), Montesquieu, très influencé par le modèle politique britannique de son époque, part du même postulat que John Locke : la concentration des pouvoirs oblige celui qui en dispose à en abuser. [...]
[...] Va alors s'ensuivre une recherche de l'idéal équilibre des pouvoirs (II-A.) qui se poursuivra de 1814 à 1958, jusqu'à aboutir à la Ve république que nous connaissons aujourd'hui (II-B.) A. Une recherche omniprésente de l'équilibre Les dérives des régimes qui ont suivis la révolution, notamment la mise en place de l'Empire napoléonien (1804-1815), ont permis de s'apercevoir de la nécessité vitale de la mise en place d'un équilibre entre pouvoir législatif et exécutif pour que puisse voir le jour un gouvernement modéré en France. [...]
[...] L'actuelle Ve République : aboutissement de l'équilibre des pouvoirs ? Le blocage institutionnel causé par la structure même de la IVe république, qui laissait à l'assemblée nationale tous les pouvoirs, a permis le retour au premier plan du général de Gaulle, homme providentiel et constituant occasionnel, qui s'est efforcé en rédigeant la constitution de 1958 d'équilibrer le législatif et l'exécutif selon ses propres sensibilités. La Ve république est ainsi dotée d'un système rigoureux de contre-pouvoirs qui visent à équilibrer les relations entre l'exécutif et le législatif. [...]
[...] La notion de pouvoirs publics fut abordée pour la première fois en Europe durant l'antiquité Grecque au IV siècle av JC. Le philosophe Aristote, qui s'intéressait à l'organisation des institutions de son temps, distinguait déjà trois fonctions manifestes du pouvoir public : la délibération sur les fonctions communes le fait de régler ce qui avait pour objet les magistratures et le fait de rendre la justice Ce n‘est que bien plus tard, au XVIIe siècle, que le philosophe anglais John Locke, va appréhender la nécessiter de séparer ses trois pouvoirs : pour lui, le pouvoir doit être structuré afin qu'il ne devienne pas absolu et que son exercice ne donne pas lieu à des abus. [...]
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