Selon Charles de Gaulle, « une constitution, c'est un texte, un esprit et une pratique ».
Après la crise du 13 mai 1958, le général de Gaulle est investi des pleins pouvoirs et le gouvernement est chargé de réviser la Constitution qui, en fait, va mener à l'élaboration d'une, entièrement nouvelle. Cette dernière devra respecter cinq principes fondamentaux auxquels s'ajoutent des conditions de forme.
En effet, le principe démocratique, le principe de séparation des pouvoirs, de responsabilité du gouvernement devant le parlement, d'association et d'indépendance devant la justice doivent être respectés.
De Gaulle avait d'ailleurs précisé qu'il s'engageait à instaurer un régime parlementaire, qui est un régime représentatif reposant sur la collaboration et la dépendance des pouvoirs publics, le gouvernement étant responsable devant le Parlement qui peut le renverser, et le Parlement pouvant être dissout par le gouvernement, et à maintenir la distinction du chef de l'État et du chef de gouvernement.
Le général prononce ensuite son célèbre discours de Bayeux le 16 juin 1958 auquel on se réfère parfois en parlant de « Constitution Bayeux » et d'où celle de 1958 tire ses idées maitresses.
[...] La mise en œuvre des différentes pratiques du régime parlementaire La double lecture de la Constitution aboutit à des pratiques différentes du régime parlementaire. L'une va s'appliquer en période de majorité présidentielle et parlementaire tandis que l'autre va s'appliquer en période dite de cohabitation A. En période de majorité présidentielle et parlementaire Tout d'abord et d'après la conception du pouvoir et de l'État, pour le général de Gaulle le Président de la République doit être un homme fort, et non le Premier ministre, détenant un certain nombre de pouvoirs. [...]
[...] de Gaulle, la lecture du régime parlementaire doit donc être présidentialiste. De plus, la phase présidentialiste de la Vème République dure 28 ans, de 1958 à 1986. Pour pouvoir être dans une situation où le parlementarisme est possible, il faut que la majorité à l'Assemblée Nationale soit de la même couleur politique que le Président de la République. Ainsi, le Premier ministre le sera aussi. En effet, les partis politiques sont au cœur de la pratique du régime de la Vème République. [...]
[...] Le général prononce ensuite son célèbre discours de Bayeux le 16 juin 1958 auquel on se réfère parfois en parlant de Constitution Bayeux et d'où celle de 1958 tire ses idées maitresses. De Gaulle avait de grandes ambitions avec la naissance de cette Vème République, comme restaurer le prestige de l'État ainsi que celui du Président de la République. Cependant, même si la Constitution de 1958 est faite pour de Gaulle elle est aussi l'œuvre de multiples compromis, habituel dans les sociétés démocratiques. Il n'a en conséquence pas pu mener à bien tout ce qu'il avait prévu. [...]
[...] Le Président de la République va en conséquence nommer le leader de la majorité à l'Assemblée Nationale en tant que Premier ministre. Toutefois, depuis la réduction du mandat présidentiel à cinq ans, les élections législatives coïncident avec l'élection du Président de la République, ce qui rétablit une présidence forte. Depuis la réélection de J. Chirac en 2002, la France est retournée à une lecture présidentialiste du régime parlementaire et subsiste avec Nicolas Sarkozy, élu le 6 mai 2007, avec une subordination accrue du gouvernement au président. [...]
[...] Cependant, même si certains Présidents optent pour une lecture identique de la Constitution, ils peuvent avoir des visions différentes comme en matière de référendum : lorsque le général de Gaulle soumet un référendum au peuple, il engage sa responsabilité et si les résultats du vote sont négatifs, il se démet de ses fonctions présidentielles. C'est ce qui s'est passé lors du référendum du 27 avril 1969. En revanche, lorsque J. Chirac obtient une majorité négative à certains référendums, il ne se démet pas de ses fonctions. [...]
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