Gaullisme, pratique du pouvoir, Charles de Gaulle, René Coty, Ve République, Seconde Guerre mondiale, collège électoral, suffrage universel direct, élections présidentielles
"Quant au pouvoir, je ne saurais, en tout cas, quitter les choses avant qu'elles ne me quittent". C'est ce qu'écrivait le Général de Gaulle à propos de son départ dès 1946, et ce qui montre la hauteur de l'investissement qu'il accordait à sa mission en tant que chef de l'État. Devenu président de la République française en décembre 1958, après avoir été président du Conseil sous la présidence de René Coty, le Général de Gaulle est un militaire et homme d'État français dont les actes et discours restent gravés dans la mémoire française.
[...] Une pratique novatrice Premièrement, on peut qualifier la pratique gaulliste du pouvoir comme étant novatrice, sur différents points. Déjà, la manière dont de Gaulle a accédé à tant pouvoir en tant que président de la République relève de la singularité, avec son rôle fondamental dans la Seconde Guerre mondiale qui a largement bouleversé la France et ses institutions. Aussi, c'est par la réforme majeure qu'il a proposée, concernant le mode d'élection du président de la République, que sa pratique du pouvoir a été novatrice A. [...]
[...] Devenu président de la République française en décembre 1958, après avoir été président du Conseil sous la présidence de René Coty, le Général de Gaulle est un militaire et homme d'État français dont les actes et discours restent gravés dans la mémoire française. En accédant au poste de chef d'État, il s'est ainsi vu conféré un pouvoir important, donc un rôle essentiel et déterminant dans la France d'après-guerre. De fait, sa pratique singulière du pouvoir a parfois soulevé contestations, déjà pendant son mandat, et fait encore aujourd'hui l'objet de nombreuses études. Comment définir la pratique gaulliste du pouvoir ? [...]
[...] C'est donc son rôle historique majeur dans ce conflit mondial et dans la victoire française face au nazisme qui a encore plus renforcé la légitimité du pouvoir de De Gaulle : cela lui a permis d'estimer que le mode d'élection par lequel il avait été choisi n'importait pas autant que la vision de héros de guerre que les Français lui attribuaient à l'époque. On peut qualifier cette situation de novatrice, car elle est incomparable avec celle de tout autre président. [...]
[...] En effet, celui-ci combat fermement et publiquement l'idée d'un président de la République élu au suffrage universel direct : cela serait la porte ouverte à une attribution personnelle et arbitraire du pouvoir par le président, car le suffrage universel direct enlèverait la dimension constitutionnelle fondamentale de contrepoids et d'équilibre entre les différents pouvoirs. Il est vrai que l'élection du chef de l'État au suffrage universel créera, à terme, la confusion des pouvoirs au profit du pouvoir exécutif, qui sera exercé en pratique bien plus par le président de la République que par le chef du gouvernement. De plus, la modification de la Constitution proposée par De Gaulle ne concernerait que le mode de désignation du président, et non le contenu précis de ses pouvoirs inscrits dans la Constitution. [...]
[...] C'est ce qui a été appelé le « domaine réservé », le domaine de responsabilités que de Gaulle estimait relever uniquement de sa compétence. Néanmoins, il considère que le chef de l'État se doit d'être épaulé par son Premier ministre qui, lui, doit s'adapter aux conjonctures politiques, économiques, parlementaires et sociales. C'est en partie pour cela qu'il cherche à ce que le président soit élu au suffrage universel direct : cela lui conférerait encore plus de légitimité et donc encore plus de pouvoir pour mettre en œuvre la politique gouvernementale comme il le désire. [...]
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