Acteur majeur de la vie politique et du régime politique français, le Président de la République dispose de très larges prérogatives. Ses pouvoirs sont cependant partagés entre deux catégories, en vertu de l'article 19 de la Constitution française. Sont distingués, d'une part, les pouvoirs propres du Président de la République, réelle innovation de la Vème République ; il s'agit des pouvoirs se définissant par opposition aux pouvoirs classiques du Président dans un régime parlementaire.
En effet, sous un tel régime, les pouvoirs du Président sont systématiquement soumis au contreseing du Premier ministre ou d'un ministre compétent. Or, les pouvoirs propres désignent les pouvoirs du Président de la République exempts de cette nécessité d'être contresignés : le chef de l'Etat en prend personnellement et directement la responsabilité. D'autre part, le Président dispose également de pouvoirs soumis au contreseing, dits pouvoirs partagés.
Toutefois l'utilisation de ces pouvoirs est soumise à contrainte et est dépendante principalement du climat politique (...)
[...] L'usage de cette prérogative par le Président de la République demeure cependant exceptionnel. Le pouvoir utilisé extraordinairement Prise des pleins pouvoirs (article 16) Principe En vertu de l'article 16 de la Constitution, le Président dispose du droit de prendre les pleins pouvoirs, après une consultation officielle avec le Premier Ministre et les présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat. Cela ne peut cependant se faire qu'en cas de crise réelle et grave, menaçant l'intégrité de la nation. Finalités L'objectif d'une telle prérogative est d'abord de permettre la prise de décision rapide et efficace en temps de crise, dans l'objectif, bien entendu, de résoudre la crise. [...]
[...] Il s'agit pour le Président d'obtenir un soutien populaire à sa politique. Stratégie politique Le Président recourt généralement à la dissolution pour obtenir une majorité à l'Assemblée Nationale s'il n'en dispose pas, c'est le cas lorsque le Président venant d'être élu ne dispose pas de majorité (1981 et 1988), même si cela peut paraître légitime dans la mesure où l'élu a besoin d'une majorité pour appliquer le programme qui l'a porté à la présidence. Il s'agit d'une dissolution d'ajustement, pour prévenir une crise institutionnelle. [...]
[...] Usage : 27 reprises L'usage de ce pouvoir est chronique et généralement liée soit à l'issue des élections législatives, soit en cas de crises. Depuis 1958, le Président a eu dix fois recours à cette prérogative en dehors de l'échéance législative ou des remaniements ne touchant pas le Premier Ministre. En effet, lors d'une crise, le Président peut faire pression sur son Premier Ministre de sorte à ce que celui-ci soit contraint de démissionner. Dès lors, la nomination d'un nouveau Premier Ministre peut permettre le rétablissement de la confiance dans le pouvoir exécutif. [...]
[...] Finalités Désigner un gouvernement La finalité première de ce pouvoir est de désigner un gouvernement, pour conduire la politique de la nation. Contrôler le gouvernement Cependant, une telle prérogative laisse également une marge de manœuvre au Président, qui peut donc se servir de ce pouvoir de nomination pour influer sur la vie politique. Ainsi, en nommant un individu qui lui est très favorable, et qui ne possède pas une forte personnalité susceptible d'agir de façon indépendante, il pourra peser fortement sur les décisions gouvernementales, voire même faire du gouvernement un simple commis, dans la mesure où il ne tire sa légitimité que de la nomination présidentielle (en cas de cohérence majoritaire entre le Président et l'Assemblée Nationale). [...]
[...] L'utilisation des pouvoirs propres du Président de la République depuis 1958 Acteur majeur de la vie politique et du régime politique français, le Président de la République dispose de très larges prérogatives. Ses pouvoirs sont cependant partagés entre deux catégories, en vertu de l'article 19 de la constitution française. Sont distingués, d'une part, les pouvoirs propres du Président de la République, réelle innovation de la Vème République ; il s'agit des pouvoirs se définissant par opposition aux pouvoirs classiques du Président dans un régime parlementaire. [...]
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