Dans son ouvrage De l'esprit des lois, de 1748, Montesquieu affirmait : « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. » Par cette phrase, il avançait l'idée que la détention des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire par un même homme ou organe ne peut conduire qu'à des dérives. Par opposition à cette idée et en se basant sur le modèle britannique, Montesquieu prônait une répartition des pouvoirs entre des organes distincts sans pour autant exclure toute collaboration entre lesdits organes.
A travers la Constitution de 1787, les pères fondateurs des Etats-Unis ont choisi de mettre en pratique cette théorie à travers l'établissement d'un régime présidentiel, c'est-à-dire d'un régime où la séparation des pouvoirs est aussi nette que possible entre le Président des Etats-Unis (exécutif), le Congrès (législatif) et la Cour Suprême (judiciaire) sans qu'il y ait toutefois de parfaite étanchéité entre eux.
Etant donné que le suffrage universel permettant de désigner le Président des Etats-Unis lui confère une légitimité équivalente à celle du Parlement, la difficulté du régime présidentiel réside dans l'établissement d'un équilibre entre collaboration et empiètement d'un pouvoir sur l'autre. Or, les pères fondateurs ont conféré un tel pouvoir au Président qu'une dérive vers la dictature, ou tout au moins l'hégémonie présidentielle, est tout à fait envisageable.
Il semble donc approprié de se demander en quoi le Président des Etats-Unis constitue-t-il un acteur du pouvoir dont la puissance est à la fois légitimée et contestée selon la volonté exprimée dans la Constitution de 1787 par les pères fondateurs ? Il faudra ainsi évoquer premièrement le caractère hégémonique mais légitime du Président des Etats-Unis (I) avant de s'intéresser à la contestation et la limitation de cette suprématie présidentielle (II). (...)
[...] Ce principe est fidèlement retranscrit par l'expression anglaise the bulk of signifiant pour sa plus grande part : si chaque organe est spécialisé pour sa plus grande part dans une fonction précise, il n'a pas pour autant le monopole de cette fonction puisque d'autres organes sont également susceptibles d'intervenir le système de checks and balances : une surveillance permanente du président par le congrès LE SYSTÈME DE POUVOIRS ET DE CONTRE-POUVOIRS PRÉCÉDEMMENT ÉVOQUÉ S'ILLUSTRE PARFAITEMENT PAR L'ÉTENDUE DES COMPÉTENCES DU CONGRÈS, QUI AGIT COMME UN ORGANE DE SURVEILLANCE DU POUVOIR EXÉCUTIF À QUI LE PRÉSIDENT DES ETATS- UNIS EST D'AILLEURS TENU DE RENDRE DES COMPTES EN L'INFORMANT PÉRIODIQUEMENT DE L'ÉTAT DE L'UNION. Bien que la compétence extranationale du Président des Etats-Unis soit relativement importante, il faut souligner qu'elle est néanmoins limitée par le Congrès. Ce dernier est en effet le seul habilité à déclarer la guerre, et dispose également d'un droit de regard sur la conclusion de traités par le Président avec d'autres Etats. [...]
[...] En effet, malgré le contrôle important dont dispose le président des commissions parlementaires notamment sur ses mesures militaires et sur sa politique interne, le Président des Etats-Unis dispose d'un moyen de répliquer. Assisté depuis 1939 par des conseillers juridiques spéciaux, le Président dispose d'une équipe capable d'opposer son veto aux propositions des départements exécutifs et de prendre de nouvelles initiatives réglementaires pour dominer les opposants. Bien que ce procédé soit utile pour éviter une opposition trop fréquente des politiciens du parti adverse, il faut souligner le fait que cette modification des méthodes ouvre la voie à un unilatéralisme discutable, jugé par certains comme un outrepassement des limites de la loi par la Maison Blanche, qui devient donc contraire au principe même de séparation des pouvoirs établi par les pères fondateurs en 1787. [...]
[...] Cela implique donc une nécessité pour le Président de maintenir des liens étroits avec le Congrès pour faire aboutir ses projets une intervention presidentielle basee sur une collaboration avec le congrès CARACTÉRISTIQUE FONDAMENTALE DU RÉGIME PRÉSIDENTIEL, L'ÉLECTION DU PRÉSIDENT AU SUFFRAGE UNIVERSEL CONTRIBUE À LÉGITIMER LE PRÉSIDENT AU MÊME TITRE QUE LE PARLEMENT, LUI AUSSI DÉSIGNÉ PAR LE PEUPLE. PAR CONSÉQUENT, CES DEUX ORGANES DISPOSENT DE POUVOIRS ÉQUIVALENTS CE QUI AUTORISE UNE CERTAINE STABILITÉ POLITIQUE. Néanmoins, l'absence d'organe de liaison comme le Cabinet entre le Président et le Parlement se fait sentir en cas de mésentente entre ces derniers. [...]
[...] Au cours de la première phase de ce processus, l'élection des grands électeurs du collège électoral se fait par le recours à un scrutin de liste à un tour. Par convention, dans chaque Etat, le système électoral accorde donc l'ensemble des sièges de grands électeurs au parti majoritaire selon le principe du winner-take-all Cette pratique accorde cependant un poids inégal aux différents Etats fédérés, favorisant considérablement les Etats fortement peuplés. Si ce mode de scrutin a l'avantage d'établir une majorité stable au sein des grands électeurs et d'amplifier la victoire du candidat au scrutin présidentiel, il ne respecte pas fidèlement la volonté populaire. [...]
[...] Dissertation le président des Etats-unis DANS SON OUVRAGE DE L'ESPRIT DES LOIS, DE 1748, MONTESQUIEU AFFIRMAIT : C'EST UNE EXPÉRIENCE ÉTERNELLE QUE TOUT HOMME QUI A DU POUVOIR EST PORTÉ À EN ABUSER. PAR CETTE PHRASE, IL AVANÇAIT L'IDÉE QUE LA DÉTENTION DES POUVOIRS EXÉCUTIF, LÉGISLATIF ET JUDICIAIRE PAR UN MÊME HOMME OU ORGANE NE PEUT CONDUIRE QU'À DES DÉRIVES. PAR OPPOSITION À CETTE IDÉE ET EN SE BASANT SUR LE MODÈLE BRITANNIQUE, MONTESQUIEU PRÔNAIT UNE RÉPARTITION DES POUVOIRS ENTRE DES ORGANES DISTINCTS SANS POUR AUTANT EXCLURE TOUTE COLLABORATION ENTRE LESDITS ORGANES. [...]
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