A l'instar des II, III et IVe République, la Constitution de 1958, instituant la Vème, crée le poste de Président de la République auquel elle confère le statut de Chef de l'Etat. Cependant, contrairement aux républiques qui l'ont précédée et notamment à la IVe, la Vème garantit un pouvoir exécutif fort, qui passe à la fois par un affaiblissement de la prépondérance des Assemblées, par une redéfinition de la vie partisane et enfin par un accroissement sous contrôle des pouvoirs juridiques du chef de l'exécutif, le Président de la République. Celui-ci dispose de deux sortes de pouvoirs : les premiers dits « propres » sont ceux qu'il exerce de façon autonome et non concertée ; les seconds dits « partagés » ou « endossés » par le chef de l'Etat sont les pouvoirs dont la mise en application nécessite, dixit la constitution « (le contreseing) du Premier ministre et le cas échéant, des ministres responsables ». Le terme de responsable éclaire sur la nature de l'opération que représente le contreseing, il ne s'agit pas de limiter l'action du Président mais d'engager, au travers de celle-ci, la responsabilité d'une autorité responsable devant le pouvoir législatif : le gouvernement.
Il convient donc de se demander : puisque le contreseing ne représente pas concrètement et de façon explicite un moyen d'entraver l'action du chef de l'Etat, quelle était la volonté du Constituant en récupérant cet héritage républicain, en confiant une partie des pouvoirs dudit Chef de l'Etat à la responsabilité du gouvernement ?
[...] Cette formule vague laisse penser que ce pouvoir de choix est total, cependant il faut garder en tête que le PM choisit doit être accepté par la majorité parlementaire. Ainsi en période de cohabitation, le choix du Président qui, formellement, paraît absolu, se résume en fait à nommer le chef de l'opposition. La Constitution prévoit qu'un PM ne peut être révoqué que sur présentation de sa démission. Considérant ce point il est clair que le Président n'a pas le pouvoir juridique de révoquer son PM. [...]
[...] et . mais qu'une autre part de ses prérogatives ne s'appliquaient pas selon sa seule volonté, mais engageaient la responsabilité de son gouvernement, d'un gouvernement qu'il contrôle néanmoins, hors période de cohabitation. Le constituant a peut-être ainsi souhaité que le Président demeure un acteur important de la vie politique du pays cependant qu'une partie de ses décisions puisse être contestée, par le biais du gouvernement, afin de s'assurer qu'il ne soit isolé. [...]
[...] Dans l'Histoire de la Vème république, l'article 16 n'a été utilisé qu'une seule fois par le Général de Gaulle en 1961 lors de la Révolte des Généraux d'Alger Par ailleurs, les pouvoirs propres du Président lui permettent de communiquer avec la Nation et les Assemblées cependant qu'il acquiert une certaine égalité avec ces dernières 1. Le Président dispose de la possibilité de communiquer avec la Nation, par le biais du pouvoir d'organiser un référendum, pouvoir que le Président exerce, il est vrai seul, mais en coopération avec son Gouvernement ou les Assemblées. Le Président dispose en effet du pouvoir de communiquer directement avec la Nation, sans passer par une chambre, et de lui soumettre le vote d'un texte de loi. [...]
[...] À noter également qu'en ce qui concerne la cessation de fonction des ministres la procédure est la même. S'il constitue de façon contresignée et avec plus ou moins d'implication le Gouvernement, l'application gouvernementale des prérogatives du Président ne s'arrête pas là : de par l'article il est titulaire de la Présidence du Conseil des Ministres, ce qui signifie que l'action entreprise par le Gouvernement est très fortement, surtout en période de coïncidence des majorités, dépendante de la volonté Présidentielle. Enfin, il valide l'action du gouvernement grâce à sa compétence de signer les décrets et les ordonnances délibérés en Conseil des Ministres, compétence qui n'est pas totale puisqu'elle peut cependant être outrepassée par le gouvernement, dans le cas des ordonnances, en cas de conflit (c'est- à-dire en cas de cohabitation) via la transformation de l'ordonnance en loi et dans le cas des décrets cette compétence n'est pas complète puisque le président ne les signe pas tous Par ailleurs, il dispose d'un pouvoir de nomination à la fois dans l'emploi public, mais aussi dans le domaine militaire et diplomatique. [...]
[...] En effet, le président dispose, en matière judiciaire, d'une prérogative régalienne, le droit de grâce. Ce droit est soumis au contreseing du Premier Ministre et du Garde des Sceaux, le ministre de la Justice, mais la tradition politique veut que ce contreseing ne soit jamais refusé et ne puisse engager la responsabilité du Gouvernement devant le Parlement. Conclusion Nous avons ainsi vu que le Président disposait de pouvoirs juridiques forts, qu'il peut exercer de façon autonome et qui s'exercent dans le domaine . [...]
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