La constitution de 1787 rédigée lors de la Convention de Philadelphie a placé au cœur du fonctionnement institutionnel américain les relations entre le président et le Congrès.
Le système américain repose sur une séparation stricte des pouvoirs puisque le président ne peut pas dissoudre les deux Chambres , qui elles-mêmes ne peuvent pas renverser le gouvernement. Pour rendre cette séparation opérationnelle, elle est assortie, conformément à la philosophie de Montesquieu, d'un système de checks and balances afin d'éviter toute forme de tyrannie.
Néanmoins, l'intention des Pères Fondateurs, en se référant à la manière dont George III traitait le Parlement britannique, a été d'accorder plus de poids au Congrès.
L'originalité de cette puissance attribuée au législatif s'explique par le principe découlant de la pensée de Locke selon lequel le gouvernement doit être fondé sur le consentement des gouvernés ce qui conduit les constituants à donner beaucoup de pouvoir aux législateurs au détriment de l'exécutif.
Ainsi, le Congrès, à la structure bicamérale, exerce un pouvoir direct sur l'exécutif, en encadrant étroitement son action d'une part, et en pouvant l'influencer voire la condamner d'autre part.
[...] Force d'approbation, de proposition, pouvoir de surveillance, de coercition et de répression, le Congrès accumule cet ensemble de dispositifs afin de contrôler de manière globale le président dans ses actes de la vie politique et d‘imposer des limites à son pouvoir. Le président est sous surveillance constante et au moindre faux pas, le Congrès est là pour le rappeler à l'ordre. C'est une institution forte et puissante du régime américain de par les compétences que lui délèguent la Constitution et de par la pratique du pouvoir qui lui est propre. [...]
[...] Ainsi, d'une part, certains membres du Congrès se spécialisent dans un domaine spécifique pouvant ainsi rivaliser avec l'autorité correspondante, et d'autre part le professionnalisme acquis légitime le fait que certains parlementaires demandent des comptes au président. Cette expertise repose sur le travail du Congressionnal Research Service principalement. L'action de surveillance du Congrès est coordonnée à travers différentes commissions spécialisées dont les commissions permanentes qui préparent le travail législatif, siègent sans interruption, sont ouvertes au public et peuvent se faire communiquer tout document, exception faite de documents relevant du Privilège de l'exécutif. [...]
[...] Le partage du pouvoir est donc renversé au profit du président. Arthur Schlesinger Jr parle même de présidence impériale pour évoquer les législatures de Franklin Delano Roosevelt, avec le lancement du New Deal, à l'ère Johnson; reflétant ainsi la marginalisation et l'effacement du Congrès par rapport au contrôle de l'exécutif. Cependant, surtout depuis son sursaut à la suite du bourbier vietnamien et du Watergate, le corps législatif a su s'adapter à cette présidentialisation du régime en étoffant son champ de manœuvre et en conservant la plupart de ses prérogatives. [...]
[...] Par ailleurs, le Congrès peut mettre en place des commissions spéciales -la première datant de 1792 - qui ont le plus souvent un pouvoir d'enquête et d'investigation sur un problème précis et limité. Par exemple ce fut le cas de la commission Warren sur l‘assassinat du président Kennedy ou sur le Watergate. De même, suite aux attentats du 11 septembre 2001, le Congrès mit sur pied une commission d'enquête destinée à clarifier les responsabilités de chacun, et du président en particulier, et à révéler les défaillances qui ont permis ce drame. [...]
[...] Il suffit donc de 34 sénateurs pour rejeter un traité. Pourtant, ce cas de figure est relativement peu fréquent : depuis le rejet du Traité de Versailles en 1920, seuls six traités ont été refusés par le Sénat dont le Traité d'Interdiction complet des essais nucléaires en 1999. Par conséquent des traités qui lui ont été soumis ont été ratifiés. Une fois encore, ce pouvoir confère au Sénat une arme à d'autres fins: ainsi la ratification de la Convention sur les armes chimiques en 1997 n' a été obtenue par Madeleine Albright qu'après avoir concédé à Jesse Helms une réorganisation du Département d'Etat. [...]
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