La Ve République ne suit pas un chemin constamment uniforme, elle subit plutôt de véritables changements. Au regard des périodes antérieures, la Ve République est entre période de fait majoritaire et période de cohabitation. Les organes tant législatifs qu'exécutifs traversent ces différentes périodes en s'y adaptant. On pourrait donc en venir à se demander comment l'organe exécutif réagit face à ces périodes.
Le statut du premier ministre par rapport à celui du Président de la République est-il variable sous la Ve République ?
[...] En fait majoritaire, on est proche de la vision de De Gaulle dans le discours de Bayeux ; c'est-à-dire, affirmant le statut prééminent du Président de la République. La cinquième République est marquée par une réforme constitutionnelle visant le mandat du Chef de l'Etat. La réforme de 2000 fait passer la durée du mandat de sept ans à cinq ans. Le quinquennat est un instrument de présidentialisme. En fait majoritaire, on retrouve un présidentialisme fort (mai 2007 : Nicolas Sarkozy). [...]
[...] Le premier ministre doit contresigner la plupart des pouvoirs du Président ; les pouvoirs partagés. En période de cohabitation, on voit un présidentialisme paralysé comme de 1986 à 1988 lors de la première cohabitation entre Mitterrand et Chirac, puis de 1993 à 1995 lors de la deuxième cohabitation entre Mitterrand et Balladur, puis lors de la troisième cohabitation, plus récente entre Chirac et Jospin de 1997 à 2002. En période de cohabitation, le Président de la République laisse le premier ministre gouverner comme l'avait fait de Gaulle de 1958 à 1960, où Michel Debré peut jouir de ses pouvoirs de premier ministre et peut gouverner. [...]
[...] Dans son discours de Bayeux de 1946, le général de Gaulle voit le Président de la République comme un homme au-dessus des contingences politiques. Dans la Constitution du 4 octobre 1958, de Gaulle donne un autre visage au Président, dans le but de rééquilibrer les pouvoirs allant à l'encontre des IIIe et IVe Républiques. Le 21 décembre 1958, de Gaulle est élu Président de la République au suffrage universel indirect. Il nomme par la suite le premier ministre Michel Debré et son gouvernement en janvier 1959. [...]
[...] Au regard des pouvoirs propres du Président de la République précisés à l'article 19 de la Constitution, le premier ministre subit un déficit de légitimité. En effet, les premiers ministres sont rarement populaires et il est rare qu'ils accèdent au statut de Président de la République (sauf Chirac). En fait majoritaire, le Président de la République s'impose et le premier ministre est en retrait , ne pouvant résister. Il y a cependant un copilotage des institutions entre le premier ministre et le Président de la République, mais ce dernier cache le premier ministre pour assurer sa prééminence. [...]
[...] Le statut du premier ministre par rapport à celui du Président de la République est-il variable sous la cinquième République ? Au regard des périodes traversées pendant la Vème république, nous verrons la variabilité du statut du premier ministre tout d'abord en tant que véritable arbitre en période de cohabitation et ensuite en tant que codébiteurs en période de fait majoritaire (II). I. Le premier ministre : un véritable arbitre en période de cohabitation Nous nous pencherons tout d'abord sur l'importance du premier ministre qui met en retrait le Président de la République puis nous examinerons en quoi le Chef du gouvernement est un réel pouvoir d'Etat Un Président de la République en retrait face à l'importance du premier ministre Selon l'article 8 de la Constitution du 4 octobre 1958, le Président de la République nomme le premier ministre. [...]
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