Jusqu'en 1958, le président de la République apparaît comme une institution secondaire. Les rédacteurs de la Constitution de la Ve République et en particulier le général de Gaulle entendent rehausser la puissance du président de la République en plaçant le siège de l'autorité gouvernementale dans l'institution présidentielle. Ainsi, la fonction présidentielle sous la Ve République a été qualifiée de « clé de voute des institutions » par Michel Debré puisqu'il est l'organe central de cette République.
La fonction présidentielle est construite autour du concept d'arbitrage, c'est-à-dire que le président de la République est au centre du jeu institutionnel de la séparation des pouvoirs et dispose de moyens lui permettant d'arbitrer les conflits entre les différents pouvoirs en recourant notamment au peuple en cas de besoin. D'autant plus que le chef de l'État est irresponsable politiquement. Le titre II de la Constitution est dédié à la fonction présidentielle et sa primauté institutionnelle. L'article 5 définit généralement sa fonction ainsi que l'attribution de pouvoirs propres au président.
On peut donc se demander si cette puissance présidentielle s'accomplit vraiment par l'entremise d'un statut protecteur et si ces pouvoirs sont particulièrement importants.
[...] Le peuple a sanctionné la politique économique et sociale du président sortant, mais aussi l'affaire des diamants de Bokassa (cadeau de valeur offert par l'empereur dictateur de l'empire centrafricain au président de la république française, qui au lieu de le remettre à une association l'a gardé dans un premier temps. A l'inverse, Mitterrand à la suite la première cohabitation va bénéficier d'une forte légitimité et d'une grande autorité lorsqu'il sera réélu le 8 mai 1988. De même pour Jacques Chirac qui sera réélu avec plus de 82% des voix en 2002. Le quinquennat fait que le président de la République est incité à briguer un nouveau mandat. [...]
[...] Le président de la République n'est pas obligé de démissionner au regard de la Constitution. Ainsi, le président Mitterrand a dû se cantonner dans sa fonction d'arbitre après avoir nommé un Premier ministre de droite. Lorsqu'il y a cohabitation imposée au président de la République à la suite de législatives provoquées par une dissolution de l'Assemblée nationale. Comme le 21 avril 1997 avec une dissolution surréaliste où Jacques Chirac a recours à l'article 12 C afin de choisir la date des législatives à un moment qu'il juge favorable pour la majorité sortante. [...]
[...] Le président de la République nomme 3 membres du Conseil constitutionnel (art. et il désigne le président de cette juridiction constitutionnelle. En cas de péril national le président de la République détient des pouvoirs exceptionnels lui permettant de concentrer les pouvoirs relevant habituellement du Parlement et du gouvernement. Pour des raisons de légitime défense, un droit dérogatoire est institué par la Constitution. Ce droit dérogatoire, qualifié de droit de l'anormalité par Jean Gicquel figure dans l'article 16 qui prévoit l'instauration d'une sorte de dictature provisoire lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu Pour qu'il y ait déclenchement des pouvoirs de crise, il faut tout d'abord l'existence d'une menace grave et immédiate (c'est une appréciation subjective du président de la République). [...]
[...] Ainsi , le déclenchement de la procédure relève de la seule volonté présidentielle. L'unique contrainte qui s'impose est le temps, je m'explique: d'après l'article 12, alinéa il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l'année qui suit les élections législatives. La décision de dissoudre l'Assemblée nationale relève du décret présidentiel (actes de gouvernement). Depuis 1958, cinq dissolutions ont eu lieu: - le 5 octobre 1962 par le général de Gaulle (mesurer la confiance populaire) - le 30 mai 1968 par le général de Gaulle (consultation du peuple pour obtenir son soutient) - le 22 mai 1981 par le président François Mitterrand (prévenir une crise) - le 14 mai 1988 par le président François Mitterrand (prévenir une crise) - le 21 avril 1997 par le président Jacques Chirac (conforter la majorité présidentielle à l'Assemblée) La Constitution de 1958 offre au président de la République la possibilité de soumettre à la votation populaire l'adoption d'une loi (article 11) ou de demander aux citoyens de réviser la Constitution (article 89). [...]
[...] On peut donc parler de référendum plébiscitaire ou référendaire. Mais la victoire n'est pas assurée, à ce moment-là on parle de référendum personnalisé. D'ailleurs lors du 27 avril 1969 (révision de la Constitution, transformation du sénat et création des régions), le non l'emporte et le général de Gaulle démissionnera le 28 avril 1969. Pour de Gaulle, le référendum personnalisé est une conséquence du présidentialisme puisque le chef de l'exécutif devait périodiquement soumettre au peuple la politique de la nation qu'il avait décidée. [...]
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