La défaite militaire contre la Prusse a conduit la proclamation de la République le 4 septembre 1870, et la déchéance de Napoléon III. Un gouvernement de défense nationale est ainsi constitué, afin d'assurer la continuité de l'Etat et de conduire la politique nationale en attendant l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Ce processus constituant s'avérera long et chaotique en raison des oppositions entre républicains et monarchistes et de division au sein même du courant des monarchistes entre les légitimistes qui veulent couronner le Comte de Chambord et les orléanistes qui veulent comme roi le Comte de Paris. Mais aucun roi ne monta sur le trône. C'est avec la « Constitution Rivet » du 31 août 1871 qu'est concédé à Thiers le titre de Président de la République. Le régime parlementaire avec un chef de l'Etat disposant de pouvoirs forts est établi par trois lois constitutionnelles qui fondent la Constitution de 1875. Mais ce régime, apparu sous la Restauration et particulièrement, dans sa forme orléaniste, sous Louis Philippe, s'évanouira rapidement pour laisser place à un régime d'assemblée, en 1879, avec la « Constitution Grévy ». En effet suite à la victoire des républicains aux élections on assiste à la consécration du régime parlementaire moniste, où le chef de l'Etat reste en dehors du jeu politique.
C'est pourquoi dans ce contexte d'évolution des institutions politiques il apparaît primordial de se questionner sur la place du chef de l'Etat. Comment le chef du pouvoir exécutif voit-il évoluer sa situation au cours de la IIIe République ? Une évolution qui apparaît lui être défavorable, car fortement mis en avant au début de la IIIe République, par les lois constitutionnelles de 1875, il perd tous ses attributs quelques années plus tard, pour se cantonner à la veille de la IVe République à la seule fonction symbolique de magistrature morale.
[...] En outre, deux lois organiques, relatives aux élections parlementaires, complètent ces textes constitutionnels: celle du 2 août pour les sénateurs et celle du 30 novembre 1875 pour les députés. La Constitution de 1875 a un statut constituant concis. En effet, les trois lois des février et 16 juillet 1875 comprenaient au total 34 articles. Oeuvre commune des républicains et des monarchistes modérés, la constitution n'a pu être votée qu'à la suite de concessions réciproques. Cet esprit de compromis se retrouve tout au long du texte. [...]
[...] Parmi les présidents de la IIIe République rares furent ceux à prendre le risque politique de tenter de mettre fin à cette dérive. Tentatives de réformes de régime La souveraineté parlementaire renvoie à la toute-puissance du parlement, qui exerce les pouvoirs législatifs, constituant, et surtout de contrôle du gouvernement, sans être soumis lui-même à la menace d'une dissolution. Le parlement finit par s'identifier à la volonté nationale et par s'approprier la souveraineté, ce qui entraîne des conséquences néfastes, comme l'instabilité gouvernementale. [...]
[...] Comment le chef du pouvoir exécutif voit-il évoluer sa situation au cours de la IIIe République? Une évolution qui apparaît lui être défavorable, car fortement mise en avant au début de la IIIe République, par les lois constitutionnelles de 1875, il perd tous ses attributs quelques années plus tard, pour se cantonner à la veille de la IVe République à la seule fonction symbolique de magistrature morale. Par conséquent, nous étudierons la place affirmée du chef de l'Etat par les lois constitutionnelles de 1875 puis l'effacement de l'exécutif suite à la crise du 16 mai 1877 (II). [...]
[...] C'est ainsi que succède au parlementarisme dualiste de Mac Mahon, un parlementarisme moniste où aucun contrepoids n'équilibre le parlement. Le chef de l'Etat est ainsi écarté du jeu politique et n'intervient plus dans la détermination de la politique gouvernementale, se cantonnant à ses prérogatives de garant des institutions et de la continuité de l'Etat. De plus, la dissolution est discréditée, car perçut comme une arme contre la volonté nationale exprimée par la majorité parlementaire. Le président de la République perd donc tous ses pouvoirs. [...]
[...] C'est ce qu'on appela la Constitution Grévy qui transforma la IIIe République en un régime d'assemblée, et entraîna l'affaiblissement du pouvoir exécutif, en condamnant le président de la République à un rôle effacé. On assiste donc a l'affaiblissement de la fonction présidentielle, corrélativement, à la montée en puissance du parlement. Malgré la durée de son mandat, le président de la République vit son influence politique réduite. Elu par le parlement il ne dispose d'aucune légitimité populaire. Il est privé du recours au droit de dissolution. Il est irresponsable politiquement. Il se cantonne donc à une fonction symbolique, son rôle se limite à inaugurer les chrysanthèmes c'est-à-dire présider les cérémonies officielles. [...]
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