Démocratie, séparation des pouvoirs, Montesquieu, abus de pouvoir, dérive autoritaire, conception moderne de la démocratie, mouvement philosophique des Lumières, John Locke, régimes despotique, France, Grande-Bretagne, États-Unis
Dans son ouvrage De l'esprit des lois, de 1748, Montesquieu expose ses réflexions politiques. Il affirme notamment au Chapitre IV du Livre XI que "tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser [...] Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. Une Constitution peut être telle, que personne ne sera contraint de faire les choses auxquelles la loi ne l'oblige pas, et à ne point faire celles que la loi lui permet".
[...] Le nombre d'élections augmente, ce qui réduit les possibilités d'obtention d'une majorité pour une seule et même couleur politique (pour le pouvoir législatif et exécutif à la fois). Ainsi il semble que le principe de séparation des pouvoirs soit réellement nécessaire pour l'instauration d'un régime démocratique. Le principe de séparation des pouvoirs est devenu un critère de classification des régimes politiques. Dès lors il paraît impossible qu'il y ait démocratie sans séparation des pouvoirs, car tout régime politique dans lequel il y aurait confusion entre les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires serait classé dans les régimes despotiques, autoritaires (régime de type dictatorial). [...]
[...] La décentralisation est une forme verticale de distribution du pouvoir. Elle participe à la défense de la démocratie puisqu'elle empêche une concentration géographique du pouvoir (dans la capitale) et rapproche le pouvoir des citoyens. De même, le fédéralisme permet une forme intéressante d'organisation du pouvoir dans un État démocratique : le pouvoir est partagé de manière verticale (les régions ou autonomies ou États selon le nom qu'on leur donne se partagent le pouvoir avec l'État central), ainsi qu'une division horizontale du travail (le pouvoir central conserve les fonctions de type régaliennes en général, et les États fédérés disposent de pouvoirs particuliers en matière de santé, d'éducation ou même de justice). [...]
[...] Ainsi il semble difficile d'envisager la démocratie sans le principe de séparation des pouvoirs. Pourtant, ce lien est-il si évident ?? Autrement dit, la séparation des pouvoirs (entre un pouvoir législatif, exécutif et un pouvoir judiciaire, pour reprendre la classification fournie par Montesquieu) est-elle une condition nécessaire à l'existence d'un régime politique démocratique ?? Afin que le gouvernement politique soit « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » comme le disait Abraham Lincoln, faut-il que ce gouvernement soit séparé en plusieurs pouvoirs autonomes dotés de moyens de contrôle réciproques ?? [...]
[...] Locke est le premier à émettre l'idée d'une séparation des pouvoirs. Dans son Traité du gouvernement civil (1690), il distingue ainsi 3 formes de pouvoirs : le pouvoir législatif (qui crée les lois), exécutif (qui veille à l'exécution des lois) et fédératif (chargé des relations diplomatiques). Montesquieu reprend plus tard cette idée d'une séparation des pouvoirs, dans De l'esprit des lois (il distingue les pouvoirs : législatif, exécutif, et contrairement à Locke judiciaire). Cependant, ces deux théories ne sont que les ancêtres de notre conception de séparation des pouvoirs : en effet, il s'agissait plus d'une distribution que d'une réelle séparation, car les pouvoirs n'étaient pas autonomes les uns des autres et n'avaient donc en conséquence aucun moyen de contrôle réciproque. [...]
[...] Le principe de séparation des pouvoirs apparaît, et ce notamment grâce au mouvement philosophique des Lumières, comme un élément essentiel pour fonder un régime politique véritablement démocratique. Premièrement parce qu'avec les possibilités de contrôle réciproques qu'il installe entre les trois pouvoirs il permet à la puissance de s'autocontrôler et de s'autolimiter. Ensuite parce que l'histoire a montré que toutes les grandes démocraties modernes et durables l'ont adopté, tandis que dans tous les pouvoirs autoritaires qui ont existé, il y avait une complète confusion des pouvoirs. J. [...]
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