Les institutions de la Ve République sont ambivalentes, car on peut quasiment toujours en faire une double lecture : chacune possède des pouvoirs qui varient largement selon les facteurs et les événements politiques qui ont lieu. Ainsi, le rôle de premier ministre est ambigu en ce sens qu'il est constamment ballotté entre frustration et jubilation du pouvoir selon la configuration politique de l'Etat (ex : en cas de cohabitation) ; Édouard Balladur dira que « c'est la fonction la plus difficile de la République ».
Ainsi, on peut être amené à se demander en quoi le premier ministre est une personnalité incontournable dans le fonctionnement des institutions françaises de la Ve République.
[...] On a vu à ce jour deux cohabitations se former : de 1986 à 1988, François Mitterand (P.S.) désigne Jacques Chirac (R.P.R.) comme premier ministre suite à la victoire de la droite aux élections législatives. Et de 1997 à 2002, M. Chirac (U.M.P.) dissout l'Assemblée on peut penser dans le but de réaffirmer sa légitimité et se retrouve avec un Parlement en majorité de gauche (P.S.). Valéry Giscard d'Estaing dit que le premier ministre de la cohabitation est indéboulonnable Cette image marquante montre en effet qu'en l'absence d'un Parlement de la même couleur que le Président, à la tête de sa propre majorité, le premier ministre est tout puissant. [...]
[...] Par ce pouvoir, il inscrit une seconde fois son pouvoir dans le domaine législatif en créant et en imposant certaines mesures hors du domaine des législateurs et en développant des règles posées par une loi en vue d'en assurer l'application. Le premier ministre se pose donc comme le point incontournable du système institutionnel français. On peut également voir que même s'il joue un rôle important au gouvernement et qu'il s'immisce largement dans le domaine législatif, le premier ministre est une figure paradoxale de la Ve République. [...]
[...] Autant de fonctions qui assurent au premier ministre un certain pouvoir face au président et une emprise particulière au sein du gouvernement. Les institutions de la 5e République sont ambivalentes car on peut quasiment toujours en faire une double lecture : chacune possède des pouvoirs qui varient largement selon les facteurs et les événements politiques qui ont lieu. Ainsi le rôle de premier ministre est ambigu en ce sens qu'il est constamment ballotté entre frustration et jubilation du pouvoir selon la configuration politique de l'Etat (ex. [...]
[...] II/ le premier ministre : une figure paradoxale de la 5e République A. La subordination du premier ministre au Président de la République Le premier ministre est choisi en fonction de la majorité parlementaire (élue par le peuple). Quand il n'y a pas de cohabitation, le Parlement, le Président et le gouvernement sont de la même couleur que le Président. Dans ce cadre, la stabilité des institutions de la République est assurée et la politique que mène le gouvernement est uniforme. [...]
[...] L'exemple frappant qui peut illustrer cette idée de puissance du premier ministre, est la conférence qu'a tenue Lionel Jospin (premier ministre sous la cohabitation de 1997) à Jérusalem où il a exprimé la position de la France, sans que les paroles soient édictées par l'Elysée (Le Monde, 1er mars 2000). Conférence qui a provoqué un véritable débat sur les attributions du premier ministre et du Président de la République sous la Ve République. On voit bien que dans le cadre de la cohabitation, il devient un leader et concurrence le Président et on peut dire qu'il devient quasiment aussi puissant que les premiers ministres allemand et britannique. [...]
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