Il est essentiel, pour comprendre Israël, de comprendre ses partis politiques. En effet, Israël est un pays où le Parlement est unicaméral, élu selon un mode de scrutin strictement proportionnel : un parti ne doit faire que 1,5% des voix pour être représenté parmi les 120 députés de la Knesset (2% lors des prochaines législatives suite à une modification de la loi électorale). Les alliances préélectorales ne sont donc pas nécessaires, et cohabitent donc dans cet Etat une multitude de partis, aux tailles et aux influences variables. En revanche, aucun parti ne peut gouverner sans former une coalition, et les accords entre partis élus à la Knesset sont un moment essentiel de la vie politique israélienne. D'ailleurs, les gouvernements changent autant par nouvelle élection que par renversement d'alliance à la chambre. Ainsi, les partis politiques sont au cœur même de la vie politique israélienne.
Longtemps bipolarisée, autour de deux grands partis (le Likoud et le Parti Travailliste), la vie politique israélienne se situe peut-être à un tournant avec l'avènement d'un nouveau parti qui se veut centriste, Kadima, le parti créé par Ariel Sharon fin 2005, en vue des législative de mars 2006.
Autour de quels clivages se structurent les partis politiques israéliens ? Un parti centriste peut-il vraiment émerger ?
[...] En effet, ce parti représente aussi les intérêts de la minorité séfarade de la population) qui se juge délaissée par la majorité ashkénaze (les ashkénaze sont les juifs issus d'Allemagne, de l'Europe de l'Est et par extension, tous les juifs de cette aire géographique, alors que les séfarades sont les juifs appartenant à l'aire d'influence ibérique : Espagne, Portugal, Maroc Il existe également un parti ashkénaze : le Degel HaTorah sièges en 2003). Face à cette structuration de la vie politique autour de critères religieux ou ethniques, certains partis comme le Balad sièges en 2003) militent pour une société de tous les citoyens sans communautarisme, et repousse toute utilisation de l'ethnie ou de la religion comme marqueur identitaire. III/ Israël et sa politique économique et sociale, un clivage droite/gauche traditionnel ? [...]
[...] Le Likoud s'oppose à la résolution des Nations Unies de 1967 qui demande à Israël d'évacuer les territoires occupés. Vis-à-vis des Etats voisins, il est pour une grande fermeté, et accuse notamment la plupart des pays voisins de soutenir les terroristes palestiniens. Il est généralement soutenu dans sa politique vis- à-vis des palestiniens et des nations arabes par les partis nationalistes ou religieux, comme l'Union Nationale (alliance de trois partis qui gardent néanmoins leur identité propre sièges en 2003), opposée au processus de paix. [...]
[...] Il craint de perdre une partie de ses voix aux élections de 2006 au profit de Kadima, car ses prises de position sont considérées souvent comme trop radicales, voire racistes vis-à-vis de la religion et la modération rassurantes de Kadima face à la religion peut attirer les électeurs centristes qui votaient Shinoui de peur de voir le Likoud accorder une trop grande place à la religion. Aussi peut-on considérer que l'attitude face à la religion est un véritable déterminant de l'identité des partis israéliens. D'autant plus qu'il existe des partis ultra religieux qui, eux, militent au contraire pour une plus grande place de la religion dans la société. [...]
[...] Les alliances préélectorales ne sont donc pas nécessaires, et cohabitent donc dans cet Etat une multitude de partis, aux tailles et aux influences variables. En revanche, aucun parti ne peut gouverner sans former une coalition, et les accords entre partis élus à la Knesset sont un moment essentiel de la vie politique israélienne. D'ailleurs, les gouvernements changent autant par nouvelle élection que par renversement d'alliance à la chambre. Ainsi, les partis politiques sont au cœur même de la vie politique israélienne. [...]
[...] La plupart des pays du monde voient leurs partis se diviser sur des questions économiques et sociales, Israël n'échappe pas à cette règle. Au contraire, les enjeux économiques jouent un rôle majeur, puisque la situation économique et sociale en Israël est assez difficile : 10% de chômage, et des récessions successives. La gauche modérée se structure autour d'une volonté d'équité passant par une certaine intervention de l'Etat dans l'économie, mais la principale force de gauche en Israël est le parti travailliste dont les conceptions sont plutôt proches du Labour britannique et qui reste très attaché aux principes de l'économie de marché. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture