La Grande-Bretagne est reconnue pour avoir fondé le régime parlementaire, c'est-à-dire, un État dans lequel ce régime s'est créé puis développé. Aujourd'hui encore, il est considéré comme l'État représentant le mieux le modèle parlementaire. Ce régime est caractérisé par une collaboration importante entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire corrélée à une séparation minime de ces pouvoirs. C'est au sein de ce régime parlementaire que va se mettre en place le jeu des partis politiques, dans le but d'arriver à l'exercice du pouvoir.
Harold Laski, théoricien politique anglais, affirmait au cours du XXe siècle que « deux partis seulement retiennent de façon sérieuse l'attention des électeurs » en Grande-Bretagne. La scène politique anglaise est effectivement connue pour son bipartisme, c'est-à-dire la domination de la vie politique par seulement deux grands partis.
Ce bipartisme est fondé sur des groupes politiques mis en place au XVIIe qui opposaient deux groupes : les Tories et les Whigs. Le premier groupe, les Tories, est favorable à la monarchie et à l'Église anglicane. Le second groupe, les Whigs, rallié à la dynastie hanovrienne, c'est-à-dire la dynastie royale allemande, était au contraire, favorable au parlement et opposé au conformisme de l'Église. Les Tories deviendront au XIXe siècle le « parti conservateur » et les Whigs, le « parti libéral ». Ce dernier n'a aujourd'hui plus d'existence en Grande Bretagne puisqu'il a été dépassé par deux autres formations : le parti travailliste et le parti démocrate libéral.
[...] Ainsi, depuis la Seconde Guerre mondiale il y a eu sept fois alternance du pouvoir entre les travaillistes et les conservateurs avec, par exemple, en 1963, l'arrivé au pouvoir du Premier ministre travailliste Harold Wislon après onze ans de gouvernement conservateur, ou encore, plus récemment, en 2010, l'arrivé au pouvoir du Premier ministre conservateur David Cameron après treize ans de gouvernement travailliste. Cependant, cette dernière alternance est différente des autres. En effet, le parti conservateur n'ayant pas obtenu de majorité suffisante, a dû s'allier au parti des démocrates-libéraux pour pouvoir former un gouvernement ouvrant la porte aux petites formations politiques. Néanmoins, au contraire de la France, l'alternance n'est pas considérée en Grande-Bretagne comme une rupture dans la vie politique. [...]
[...] Ainsi, grâce au bipartisme il n'y a pas en Grande-Bretagne d'émiettement politique qui pourrait conduire à une instabilité gouvernementale. Le bipartisme assure, grâce à la majorité fidèle qu'il met en place, la plupart du temps, un soutien constant au gouvernement de la chambre des Communes. Il est rare qu'on ait vu appliquer la technique de la motion de censure entraînant la démission du gouvernement à l'initiative des ministres. La dernière fois que cela s'est produit, en mars 1979, le gouvernement travailliste de Callaghan fut obligé de céder le pouvoir au parti conservateur avec comme Premier ministre Margaret Thatcher. [...]
[...] Ce parti est présenté comme de centre droit, favorisant le libéralisme économique et s'opposant à l'Etat providence tout en défendant des valeurs élitistes et traditionnelles. Il est resté au pouvoir longtemps, notamment pendant 13 ans à partir de 1951 puis de 1979 à 1996. Le parti conservateur est extrêmement structuré, mais ne compte pas énormément d'adhérents contrairement au parti travailliste. Ce dernier, issu du mouvement syndical, est considéré comme un parti de centre gauche revendiquant une politique social-démocrate, respectueux des institutions. [...]
[...] Ainsi, le Premier ministre détient un pouvoir important. Cependant, malgré la prépondérance du parti élu, l'opposition garde une place non négligeable dans la vie politique britannique. En effet, après les élections, se met en place le Shadow cabinet composé de membres de l'opposition. Ces derniers suivent les dossiers du ministère au pouvoir et forment ainsi un interlocuteur issu de l'opposition au courant des dossiers. Malgré la prépondérance des deux grands partis politiques britanniques, il existe cependant un certain nombre de petits partis politiques, parmi lesquels des partis régionaux comme le parti socialiste des travailleurs, le parti socialiste ou encore le parti pour l'indépendance du Royaume Uni. [...]
[...] Il semble alors intéressant de s'interroger, si les partis politiques de Grande-Bretagne forment un bipartisme, sont-ils ou non facteurs de stabilité gouvernementale ? Il conviendra de rappeler dans une première partie pourquoi le système anglais est caractérisé comme étant the two parties system c'est-à- dire, organisant un bipartisme et ensuite, de comprendre en quoi ce bipartisme, malgré les critiques, permet de maintenir la stabilité gouvernementale en Grande-Bretagne (II). Le système anglais, caractérisé comme the two parties system La vie politique anglaise est caractérisée par un bipartisme intrinsèque. [...]
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