Selon Esmein « Chez toute nation civilisée se produisent inévitablement deux tendances opposées qui rallient et groupent les hommes : l'esprit de progrès et d'initiative, et l'esprit de résistance et de conservation ».
Cette phrase nous induit dans un système de pensée binaire sans juste milieu : elle divise l'opinion en deux parties diamétralement opposées l'une à l'autre. C'est ainsi que nous pouvons faire un certain parallélisme avec le sujet qui nous intéresse: les partis politiques en Grande-Bretagne. En effet, le système britannique, bien que parlementaire, ne présente pas le même fonctionnement que le système que nous connaissons en France : sa chambre basse, à savoir la Chambre des Communes, inclut un mode de scrutin particulier ayant des conséquences directes sur l'évolution du gouvernement ainsi que sur la définition d'une majorité importante. Ce système a fait émerger depuis le XVIIe siècle deux grands groupes idéologiques sur la scène politique, à savoir les Whigs et les Tories.
[...] Pourtant, il faut savoir que le fait d'assurer en permanence de telles fonctions suppose pour le parti une union à toute épreuve entre les membres du parti. Ainsi, le maître mot des partis est la discipline, et suppose une surveillance interne. On trouve par exemple dans chaque parti un Whip fouet dont le rôle est de s'assurer de la présence des élus lors des sessions parlementaires ; mais aussi de s'assurer que ceux-ci suivent les consignes des chefs de partis. De plus, les membres des partis peuvent être sanctionnés s'ils entrent en désaccord avec leur parti publiquement. [...]
[...] De la même manière, Gladstone voyait les partis en Grande-Bretagne comme une impulsion à la vie politique et la manière de les faire gouverner comme pragmatique, l'homme politique parlant même de compromis pratiqués avec génie par le système britannique. [...]
[...] II-Un parti majoritaire puissant Le parti ressortant vainqueur des élections législatives se voit attribuer un accès direct au pouvoir qui est pour autant limité par le peuple et l'opposition a)Un parti majoritaire organisé et influent Le système parlementaire monarchique édicte que le monarque, c'est-à-dire actuellement Élisabeth II, doit désigner le premier ministre, détenteur du pouvoir exécutif. Seulement, ce pouvoir du monarque est purement formel, et il est entré dans l'usage que c'est au leader du parti vainqueur d'assumer la fonction de premier ministre. Cette perspective peut paraître tout d'abord relativement surprenante. En effet, le parti désigné majoritaire à la Chambre des Communes, c'est-à-dire le parti assurant une grande partie du pouvoir législatif, serait également aux commandes du pouvoir exécutif. Pourtant, cette organisation participe également à un pouvoir stable mais surtout à une grande efficacité. [...]
[...] Karl Popper appel les élections le jour du jugement : le parti conserve le pouvoir ou le donne sans concession à son rival, qui renversera la tendance parlementaire et le gouvernement. De ce fait, il n'y a pas de majorité étroite à la Chambre des Communes. Ce fonctionnement est binaire et oscille entre deux idées opposées, ne laissant guère de choix à l'individu et ne proposant qu'un vote utile et pas un vote par réel choix. Ce raisonnement dualiste peut expliquer une abstention importante des citoyens britanniques qui ne se reconnaissent dans aucun des partis, qui était de 21% en 1974 puis a augmenter à 39% en 2005. [...]
[...] De plus, un parti uni est synonyme de fondations solides pour gouverner et la garantie de pouvoir assurer les fonctions gouvernementales. Par exemple lors des élections de 1922, les libéraux avaient été éliminés directement car ils avaient affronté divisés, laissant paraître leurs querelles publiquement. L'image des partis est décisive car elle lui donne sa crédibilité ; c'est pour cela que chaque parti est copié sur les structures de l'Etat : pour s'organiser et rassembler. Nous pouvons observer l'union de ces partis politiques britanniques à travers quelques exemples tels que celui d'Anthony Eden en 1957 : ce dernier avait démissionné après son échec politique pour ne pas nuire à son parti. [...]
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