Selon André Siegfried dans son ouvrage, De la IIIe à la IVe République, « La IIIe République est née d'un compromis, la IVe est née d'une passion ».
À l'origine, le Parlement est un organe qui assure la représentation du peuple. Sous la IIIe République, le Parlement est composé de la Chambre des députés et du Sénat. Parallèlement, sous la IVe République, le Parlement est composé de l'Assemblée nationale et du Conseil de la République. Dans ces deux Républiques, le Parlement exerce une véritable domination dans la vie politique française. Les IIIe et IVe Républiques appartiennent à l'un de ces cycles qui soulignent le profond déséquilibre des pouvoirs au profit d'une institution.
Deux régimes politiques se sont succédé en France de 1875 à 1958 durant lesquels la République et l'institution parlementaire se sont enracinées dans la vie politique française.
La IIIe République s'installe dans le doute au lendemain de la défaite militaire de 1870. La proclamation de la République est réalisée le 4 septembre 1870. La Constitution de la IIIe République est composée de trois lois constitutionnelles. Elle est le résultat d'un « compromis », comme l'écrit André Siegfried, entre les républicains modérés et les orléanistes. Elle devient le régime le plus long de l'histoire constitutionnelle française. Et ce, en dépit des périls importants qu'elle doit traverser notamment la Première Guerre mondiale. Progressivement à la République parlementaire se substitue un régime d'Assemblée.
[...] Plus de 20 gouvernements se sont succédé sous la IVe République entraînant alors une instabilité gouvernementale chronique. En effet, une réelle difficulté apparaît : obtenir une majorité parlementaire. L'Assemblée nationale est tripartite (gaullistes, communistes, centristes), mais à cause du mode de scrutin à la représentation proportionnelle aucune majorité absolue n'est dégagée. En effet, la constitution de gouvernements reste à la merci du jeu des partis. C'est alors un régime de partis qui s'installe. Les lois de pleins pouvoirs et les décrets-lois, qui permet au gouvernement d'intervenir dans le domaine législatif étaient d'usage sous la IIIe République. [...]
[...] Outre ce bicaméralisme inégalitaire, la IVe République sera vouée à l'échec. B. L'échec de la tentative de rationalisation du parlementarisme Pour lutter contre l'instabilité gouvernementale, la Constitution de 1946 tente de rationaliser les rapports entre les pouvoirs publics, notamment les procédures de mise en jeu de la responsabilité gouvernementale. La dissolution prononcée par Mac-Mahon le 25 juin 1877 est reprise par les constituants de 1946. Ils prévoient des mesures rendant difficile le recours à la dissolution de l'Assemblée nationale. De la sorte, elle ne peut intervenir que dans les 18 mois après l'investiture de l'Assemblée et ne peut être exercée que si au cours d'une seconde période de 18 mois, surviennent deux crises gouvernementales. [...]
[...] La IIIe République entrera alors dans une instabilité gouvernementale. Cette instabilité résulte de l'abandon du droit de dissolution et de la dépendance dans laquelle le législatif tient l'exécutif. L'institution de la IVe République apparaît en rupture avec l'instabilité gouvernementale de la IIIe République. II. La IVe République, un Parlement puissant, mais limité La IVe République connaît un bicaméralisme inégalitaire mais également un échec de sa tentative de rationalisation parlementaire A. Un bicaméralisme inégalitaire Sous la IVe République, le Parlement est bicaméral. [...]
[...] Les textes doivent être adoptés dans les mêmes termes par les deux Assemblées. Les deux chambres sont aussi sur un pied d'égalité en matière de contrôle du gouvernement et peuvent toutes deux le renverser. Toutefois, le Sénat détient une place éminente. En effet, le Sénat au pouvoir de se transformer en Cour de Justice pour juger le chef de l'État et les ministres. De plus, le Président de la République doit obtenir l'avis conforme du Sénat pour dissoudre la Chambre des députés alors que le Sénat lui-même ne peut être dissous. [...]
[...] L'Assemblée nationale est l'héritière directe de la Chambre des députés de la IIIe République. Néanmoins, le mode de scrutin diffère. Les députés sont désormais élus à la représentation proportionnelle. L'assemblée possède une compétence législative pleine et entière. Le Conseil de la République succède au Sénat de la Troisième République, mais ses pouvoirs sont diminués. Les constituants de la IVe République désirent mettre fin à l'instabilité gouvernementale de la IIIe République. Le Conseil de la République se voit diminuer son rôle lors de l'élaboration des lois. [...]
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