La parité est l'égalité parfaite. Dans la plupart des sociétés modernes, les femmes ont acquis, tout au long du XXe siècle, les droits qui leur manquaient pour être les égales des hommes, du droit de vote (en 1944 en France) au droit d'ouvrir un compte en banque (en 1965) ou encore à celui d'être rémunérées à la même hauteur qu'un homme pour un même travail (en 1971). Ainsi, dans ces sociétés, nous pouvons désormais parler d'égalité de droit entre les hommes et les femmes.
En France, l'alinéa 3 du préambule de la Constitution de 1946, intégré à celle de la Ve République et ayant valeur constitutionnelle depuis une décision du conseil constitutionnel du 16 juillet 1971, « liberté d'association », dispose « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ». Cependant, nous pouvons encore constater des inégalités de fait dans la sphère familiale mais aussi dans de nombreux domaines comme le monde du travail ou encore la vie politique, qui pourtant devrait avoir vocation à servir d'exemple.
Afin de favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, des dispositions récentes ont été prises, dont une énoncée dans une loi ordinaire du 6 juin 2000 contraignant les partis politiques à présenter un nombre égal d'hommes et de femmes à l'occasion de diverses élections et prévoyant des sanctions financières contre ceux qui ne respectaient pas ces obligations. L'égalité de droit devait dès lors se confondre avec l'idéal d'égalité de fait. Cependant, cette loi bel et bien promulguée reste mal appliquée et est soumise à des critiques, notamment à cause de son caractère très strict.
Ceci nous amène à nous demander si l'ensemble de lois imposant la parité dans la vie politique devait effectivement être élaboré.
Afin de traiter ce problème, nous évoquerons ces lois tout d'abord en les envisageant comme un progrès démocratique (I) puis en les analysant comme un outil de perversion de la représentation (II).
[...] Celle-ci prévoit également des sanctions financières à l'encontre des partis ou groupements politiques ne respectant pas le principe de parité lors de la désignation des candidats pour les élections législatives. Le préambule de la Constitution de 1946 était normalement suffisant pour favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes, mais la tendance à l'inflation législative a pu inciter le législateur à préciser ce principe. Notons par ailleurs que celui-ci, précisé par la loi relativement précise de 2000, conduit à une nouvelle appréciation de la représentation politique. [...]
[...] De plus en plus, ce ne sont plus les compétences ou les idées politiques qui priment mais les critères sociologiques, ce qui pousse à favoriser la représentation des minorités dans les organes politiques simplement en tant que telles. Certaines femmes se disent même contre le principe de parité, ressentant leur élection comme moins justifiée que si elles avaient été choisies uniquement pour leurs compétences. Nous pouvons également remarquer qu'en Suède, où le parlement compte 47% de femmes depuis les dernières élections de septembre 2006, un débat a lieu entre des partisans d'une parité parfaite et ceux qui préfèreraient faire prévaloir les compétences des politiques : exiger le chiffre exact de 50% de femmes peut être considéré comme une exagération. [...]
[...] Remarquons également que, si le droit de vote n'a été attribué que tardivement en France, ceci était notamment justifié par le fait que les femmes entretenaient encore une relation trop étroite avec la religion et pouvaient ainsi trop facilement se laisser influencer. Ces raisons ne sont cependant plus d'actualité. En imposant de placer la moitié de candidates sur les listes électorales, on donne aux femmes une chance de pouvoir prouver qu'elles sont aussi compétentes que les hommes. Ainsi, l'électeur a le choix, tandis que sans cette contrainte elles seraient vraisemblablement moins nombreuses à pouvoir se présenter. [...]
[...] Afin de favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, des dispositions récentes ont été prises, dont une énoncée dans une loi ordinaire du 6 juin 2000 contraignant les partis politiques à présenter un nombre égal d'hommes et de femmes à l'occasion de diverses élections et prévoyant des sanctions financières contre ceux qui ne respectaient pas ces obligations. L'égalité de droit devait dès lors se confondre avec l'idéal d'égalité de fait. Cependant, cette loi bel et bien promulguée reste mal appliquée et est soumise à des critiques, notamment à cause de son caractère très strict. [...]
[...] La parité : progrès démocratique ou perversion de la représentation? Dans son œuvre De la démocratie en Amérique, Charles Alexis Clérel de Tocqueville, historien et homme politique français mais aussi sociologue de la démocratie du XIXe siècle, explique : Je pense que le mouvement social qui rapproche du même niveau le fils et le père, le serviteur et le maître, et, en général, l'inférieur et le supérieur, élève la femme et doit de plus en plus en faire l'égale de l'homme. [...]
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