Il est important de comprendre qu'il existe une distinction très visible entre les concepts d'État et de nation en Espagne, cela est d'ailleurs un problème. Selon le politologue américain d'origine espagnole Juan Linz : « le problème essentiel de l'Espagne réside dans le fait qu'État et nation sont disjoints. » Prenons un exemple, il est très fréquent de voir le drapeau des régions sur les frontons des écoles ou des mairies en Espagne.
En outre, l'article 2 de la Constitution espagnole dispose : « La Constitution a pour fondement l'unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols. Elle reconnaît et garantit le droit à l'autonomie des nationalités et des régions qui la composent et la solidarité entre elles. » C'est la principale originalité de la Constitution de 1978, et marque d'ailleurs un certain paradoxe. Cet article souligne l'unité de l'État espagnol tout en affirmant que cet État admet une grande autonomie à ses régions.
On peut dès lors se poser la question suivante : compte tenu de la spécificité du rapport entre l'État et les collectivités en Espagne, quelles particularités en résultent dans l'organisation territoriale ?
[...] Ce principe qui est l'héritage d'une vieille tradition en Espagne a été donc institutionnalisé par la constitution. Celle-ci pose donc le principe de réunion du conseil, du consejo abierto qui est le suivant : le droit de se réunir en séance plénière avec l'ensemble de sa population. Deuxième échelon : la Province, fondement de la Communauté autonome Le second échelon de l'administration territoriale espagnol est la province. Sa création remonte à 1883 et sa forme n'a quasiment pas évolué depuis. [...]
[...] Enfin, il est important de noter, car c'est aussi cela qui fait que la province est un échelon clef de l'organisation territoriale espagnole, que le nombre d'élue dans les assemblées régionales communautés- est proportionnel au nombre d'habitants de chaque province. Cela montre bien que les provinces sont donc à la fois la base du processus d'autonomie, et de celui de démocratie locale. Troisième et dernier échelon : les Communautés Autonomes On dénombre aujourd'hui dix-sept communautés dites autonomes dans une Espagne définie paradoxalement selon l'article 2 de sa constitution comme une unité indissoluble (Art II : La constitution a pour fondement l'unité indissociable de la nation espagnole, partie commune et indivisible de tous les Espagnols. [...]
[...] On voit alors ici une limite claire au processus, le territoire espagnol pourra selon cet article être déconcentré de manière extrême sans pour autant ne jamais tendre vers une fédération. On peut aussi noter que la création de ces communautés repose sur une liberté très vaste. En effet le processus menant à l'autonomie repose sur sept cas de figure différents, ce qui montre à quel point le constituant a voulu prêter attention aux différentes spécificités (historique, sociologiques, géographique L'élaboration des communautés repose sur la volonté soit d'une initiative locale soit de la volonté des Cortes (Art 145.2 : Dans les autres cas, les accords de coopération entre communautés autonomes nécessitent l'autorisation des Cotes [députés] générales. [...]
[...] Le Pays Basque et la Catalogne : une remise en cause actuelle de l'unité espagnole A leur façon, ces deux régions posent un problème dans leurs rapports respectifs avec Madrid. Au Pays Basque, le pouvoir régional est détenu par le parti nationaliste basque. Il a longtemps, sous l'impulsion du mouvement terroriste ETA (relayé politiquement par Herri Batasuna), revendiqué beaucoup plus d'autonomie par rapport à Madrid. Jusque dans les années 1990, l'ETA est resté un gros problème, on a notamment assisté a bon nombre d'attentats (meurtre de députés . La principale revendication de l'Etat était le droit à l'autodétermination. [...]
[...] Un autre exemple important, depuis les élections législatives de 1993, on assiste à une augmentation de la proportion de Catalans dans le gouvernement de Catalogne. A noter que les inspirations d'autonomie toujours plus grande de la Catalogne est un problème d'autant plus important du fait que la Catalogne est la deuxième région plus grande et plus dynamique économiquement d'Espagne (avec notamment Barcelone et son port, premier en matière de transit de marchandises en Méditerranée devant Gênes et Marseille). Pour conclure, nous pouvons dire que le système territorial espagnol est la principale force de l'Espagne du fait de la grande autonomie qu'elle accorde à des régions très enclines à sauvegarder leurs patrimoines culturels. [...]
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