La double particularité du régime politique de la IIIe République est d'une part, sa longévité, et d'autre part, son instabilité. En effet, aujourd'hui la IIIe République constitue le gouvernement qui a le plus longtemps perduré en France, alors qu'il a connu environ 110 gouvernements en 65 ans d'existence, soit une durée de vie de celui-ci avoisinant les deux ans.
La question récurrente, que se posent les juristes vis-à-vis de cette IIIe République, concerne la nature du régime politique. Les constitutionnalistes ont pris souvent l'habitude de classer les régimes politiques des pays afin d'avoir une vue d'ensemble du fonctionnement de l'Etat rien qu'au regard de sa classification. Force est de constater qu'une simple classification ne permet nullement de connaître l'agencement et les relations entre les différents pouvoirs. En effet, il existe quasiment 194 façons d'organiser ces relations, soit le nombre de pays existants.
[...] Donc chaque classification possède ses propres critères, il faut donc toujours suivre une même classification quand on a commencé à en opérer une. D'où toute la difficulté de cette opération. Cette difficulté s'accroît d'autant plus lorsque le régime politique évolue au cours du temps, comme il en a été le cas pour la IIIe République. En effet, il semble que cette dernière ait connu différents régimes, puisqu'à l'origine en 1870-1875, le président de la République a un fort pouvoir, puis progressivement ses prérogatives vont se limiter à l'ouverture de la session parlementaire et à déposer des chrysanthèmes sur des tombes. [...]
[...] Dans cette étude nous suivrons cette étude majoritaire. Comment un régime politique aussi instable que celui de la IIIe République est-il parvenu à résister à autant de soubresauts? Cette pugnacité de cette République peut-elle simplement s'expliquer par son polymorphisme? En effet, celle-ci va connaître différents types de gouvernements, notamment entre 1870 et 1875 toutefois à partir des lois constitutionnelles de 1875 établissant un régime parlementaire, la République est sur le point de suivre la Grande-Bretagne, mais elle va rapidement s'en réviser dans la pratique (II). [...]
[...] Des lois constitutionnelles établissant un régime parlementaire avec un président-roi ou la constitution fruit d'un compromis Ces lois constitutionnelles n'ont été établies, à l'origine, qu'à titre provisoire. En effet, monarchistes et républicains étant tous deux divisés, ils préféraient attendre avant d'adopter une constitution durable. C'est pourquoi ces deux courants politiques ont rédigé une constitution présentant un chef de l'exécutif avec de forts pouvoirs, tels que la dissolution de l'assemblée, mais aussi avec un Parlement qui possède de nombreuses prérogatives dont le renversement du cabinet. [...]
[...] La nature du régime politique de la IIIe République La double particularité du régime politique de la IIIe République est d'une part, sa longévité, et d'autre part, son instabilité. En effet, aujourd'hui la IIIe République constitue le gouvernement qui a le plus longtemps perduré en France, alors qu'il a connu environ 110 gouvernements en 65 ans d'existence, soit une durée de vie de celui-ci avoisinant les deux ans. La question récurrente, que se posent les juristes vis-à-vis de cette IIIe République, concerne la nature du régime politique. [...]
[...] Les membres de l'assemblée constituante pour donc préférer établir un régime souple par un contenu large et imprécis des lois constitutionnelles des février et 16 juillet 1875. Daumou disait qu'une bonne constitution se devait d'être large et obscure. En quelque sorte il avait raison puisque c'est le caractère imprécis et souple de cette constitution qui permettre à la IIIe République. En effet, ces lois constitutionnelles sont relativement brèves, elles contiennent en tout trente-quatre articles dont vingt-sept seulement ont un caractère constitutionnel. Elles se limitent au strict indispensable, c'est pourquoi le régime politique de la IIIe République n'est définissable que via la pratique constitutionnelle. [...]
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