La Constitution de 1958 a marqué l'Histoire constitutionnelle par sa durée. Cette durée est due à la pratique du régime politique et des institutions qui ont permis d'adapter la Constitution aux exigences de l'Histoire. Les nombreuses révisions constitutionnelles montrent cette volonté d'harmoniser la Constitution de la Ve République avec l'actualité. Les pratiques constitutionnelles et la construction européenne ont notamment créé des modifications dans le fonctionnement des institutions et l'interprétation de la Constitution.
Au fil du temps, cette Constitution s'est dont modernisée, c'est-à-dire qu'elle a évolué pour rester actuelle et correspondre aux principes toujours en vigueur. Le terme de « modernisation » peut donc être entendu comme une évolution simultanée du texte de la Constitution et des institutions. Les Constitutions précédentes n'ont pas toujours été conformes aux intentions de leurs auteurs. La Constitution de 1958 a voulu s'adapter à un monde, à une Europe, à une société qui ont été bouleversés à de nombreuses reprises.
On peut donc se demander en quoi la Constitution de 1958 et ses institutions se sont modernisées
[...] Concernant la construction du droit communautaire, la Constitution a dû évoluer parallèlement cette construction. Le Conseil constitutionnel s'est référé au préambule de la Constitution de 1946 qui dispose que la France peut consentir à des limitations de souveraineté nécessaires à l'organisation et à la défense de la paix. Le Conseil constitutionnel a donc toléré des limitations de souveraineté sans accepter les transferts de souveraineté. Le Conseil constitutionnel a donc forgé la vision de la France vis-à-vis de l'Union européenne, en rappelant les conditions essentielles d'exercice de la souveraineté qui résident dans le devoir de l'Etat. [...]
[...] Dans sa décision liberté d'association, le Conseil constitutionnel intègre au bloc de constitutionnalité le préambule de la Constitution de 1946 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République. Cette décision marque la montée en puissance du Conseil constitutionnel qui devient le garant de la Constitution de 1958. Dans sa décision de 1975, le Conseil constitutionnel refuse de contrôler une loi par rapport à un traité, ce qui montre la volonté de marquer la Constitution comme norme suprême. Toutes ces décisions concernant l'ordre interne ou communautaire ont modifié la pratique constitutionnelle des institutions et ont permis d'adapter la Constitution aux innovations de l'époque. [...]
[...] Avec la volonté de rationaliser le parlementarisme, la Constitution de 1958 a dû se moderniser et évoluer. A partir de 1962, l'exécutif a pu compter sur une majorité stable à l'Assemblée nationale pendant la durée de la législature. Pour assurer l'équilibre entre les institutions, le fait majoritaire a parfois favorisé le premier ministre contre le Président, ou a parfois même disparu. Le fait majoritaire a également permis d'installer à l'Assemblée nationale, un contrepouvoir du pouvoir exécutif. Ce fait majoritaire a modernisé le fonctionnement des institutions et cette pratique constitutionnelle a fait perdre l'utilité des mécanismes du parlementarisme rationalisé institués par la Constitution. [...]
[...] Ce titre XV intitulé Des communautés européennes et de l'Union européenne a constitutionnalisé l'appartenance et la participation de la France aux communautés et à l'Union européenne. Ce titre XV lie donc la France à la construction de l'Union européenne. Il prévoit que la France pourra exercer certaines compétences en commun avec ses partenaires. L'article 88-2 accepte des transferts de compétence dans plusieurs domaines. Le traité d'Amsterdam de 1997 a également engendré une révision constitutionnelle. Les dispositions concernant les transferts de compétence ont été modifiées et les pouvoirs de contrôle du Parlement sur les normes européennes ont été étendus. [...]
[...] Le traité de Lisbonne de 2008 a entrainé une révision de notre Constitution. L'article 88-1 fait référence à ce traité et permet au Parlement français d'exercer les compétences que lui reconnait le traité de Lisbonne. L'Assemblée nationale et le Sénat peuvent grâce à cette révision, émettre un avis motivé sur la conformité d'un projet d'acte législatif européen au principe de subsidiarité. La pratique constitutionnelle et la participation à la construction européenne ont obligé la Constitution à se moderniser, pour rester actuelle. [...]
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