Le « domaine de la loi » correspond à un champ délimité de matières dans lesquelles le législateur est habilité à exercer son pouvoir normatif.
[...] En outre, une intervention a posteriori du Conseil est possible si une loi est adoptée hors des matières concernées, selon l'article 37 de la Constitution. Le Conseil Constitutionnel doit donc, selon la Constitution, assurer le respect de cette compétence d'attribution, en veillant à ce que le législateur ne s'écarte pas des matières énumérées à l'article 34 ; cependant nous verrons qu'il n'en n'est pas toujours ainsi. Le domaine de la loi est donc limité, par cet article 34, aux matières jugées essentielles, les autres relevant toutes, en théorie, de la compétence du règlement, et donc de l'exécutif. [...]
[...] Puis, il a déclaré (dans sa décision n°65-34 L du 2 juillet 1965) que ce domaine était également déterminé par les articles 72 et 74. A partir de cette décision, le Conseil Constitutionnel se réfèrera fréquemment à d'autres articles de la Constitution, notamment les articles et 66. En outre, le Conseil d'état a lui aussi, de par ses nombreuses interventions quant à l'interprétation de l'article 34, contribué à élargir le domaine législatif. Cette extension résulte aussi de la compétence reconnue au législateur pour déroger aux principes généraux du droit (décision de 1969), principes posés par le Conseil d'état et le Conseil Constitutionnel. [...]
[...] La manière dont la Constitution règle la répartition des compétences normatives varie selon les systèmes juridiques ou les périodes étudiés. Nous allons ici nous intéresser au système juridique français, et ce sous la Vème République. En 1958, on a voulu remédier au problème du caractère illimité du domaine de la loi, conséquence de la toute puissance du Parlement, et cause d'un dysfonctionnement important des institutions sous la IIIème et la IVème République. On a alors réduit la compétence normative du législateur aux matières jugées essentielles, laissant ainsi les aspects secondaires à l'action gouvernementale. [...]
[...] L'importance et l'étendue du domaine de la loi : Tout d'abord, bien que le domaine de la loi ait été réduit, il est toujours centré autour des matières principales. En effet, l'article 34 attribue au parlement la régulation des domaines les plus importants : le droit civil des personnes, le droit pénal, le droit fiscal, les garanties fondamentales des libertés publiques, les principes fondamentaux en matière de défense nationale, d'enseignement, du travail, de la sécurité sociale En outre, la loi constitutionnelle du 22 février 1996 a complété la liste des rubriques de cet article. [...]
[...] La souplesse du domaine législatif : Cette souplesse tient au fait qu'il n'y ait pas de séparation stricte entre le domaine de la loi et celui du règlement. En premier lieu, il arrive souvent que le gouvernement accepte les empiètements du législateur sur le domaine réglementaire, c'est-à-dire qu'il accepte l'intervention du législateur dans des matières non législatives. Dans ce cas, l'irrecevabilité de l'article 41 de la Constitution concernant les propositions et les amendements parlementaires ne s'applique pas. Il arrive également que le gouvernement inclue des dispositions règlementaires dans un projet de loi, attitude que l'on remarque surtout depuis 1979. [...]
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