Dans leur immense majorité, les citoyens américains apparaissent attachés à la démocratie qui est d'après Lincoln, « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ». La démocratie est le fondement de la souveraineté populaire qui confie le pouvoir au peuple normalement par le biais de représentants. In abstracto, les rédacteurs de la Constitution de 1787, onze ans après la déclaration d'Indépendance des Etats-Unis, n'entendaient pas établir une démocratie et, dans leur esprit, le Président ne devait pas être élu par le peuple mais par un collège électoral formé d'une élite. Mais les législatures ont fini par choisir le vote populaire et les membres du collège électoral ont perdu leur liberté de choix. Les Etats-Unis sont l'exemple type du régime présidentiel, qui applique une stricte séparation des pouvoirs. Exécutif, législatif et judiciaire sont non seulement séparés, mais de plus ne peuvent travailler ensemble, donc ne disposent d'aucun moyen d'action et de pression réciproques. Les Etats-Unis sont également le modèle du fédéralisme, qui consiste en l'existence d'un Etat fédéral puissant et d'états fédérés disposant de pouvoirs législatifs.
Le Président dispose d'une grande marge de manœuvre et a une forte influence. Il est élu pour quatre ans, ainsi que son vice-président. Depuis 1991, le 22° amendement dispose qu'aucun président ne peut briguer un troisième mandat. Cette coutume constitutionnelle, instaurée par Washington, n'était pas toujours respectée, tel que le montra Roosevelt qui brigua un troisième puis un quatrième mandat et fut réélu. Voici pourquoi on rajouta cette coutume à la Constitution. L'étendue considérable des fonctions du président est telle qu'on postule une importante organisation des élections présidentielles.
Les élections présidentielles américaines répondent-elles aux exigences de la démocratie ?
L'élection populaire est en elle seule un fondement de la démocratie, en ce sens on suppose donc que le mode d'élection du Président américain est démocratique (I). Mais il en découle, après son étude, l'existence des limites à la démocratie dans le processus des élections américaines (II).
[...] Des partis politiques indisciplinés Les Etats-Unis sont un régime fondé sur le bipartisme. Confédérations lâches d'intérêts contradictoires qu'unit principalement le désir d'utiliser à des fins politiques locales la campagne présidentielle, tels sont les grands partis politiques américains, au nombre de deux: le Parti démocrate et le Parti républicain. On a coutume d'écrire qu'ils se ressemblent beaucoup dans leurs principes comme dans leur action. Les enquêtes faites auprès des militants et des responsables montrent pourtant que chaque parti a un axe propre et constitue une communauté distincte, même si les points de concordance entre eux sont nombreux. [...]
[...] Ce mode d'élection (la majorité emporte tous les sièges) n'est pas démocratique, en ce sens que l'opinion du peuple n'est pas formellement respectée. A cause du fédéralisme et de l'absence de dispositions concernant le suffrage dans la Constitution, les élections américaines sont source de conflits et de polémiques. Le fédéralisme entraîne à la fois un décompte des bulletins état par état et à la fois une disparité au niveau du nombre de sièges par état. La dépouille électorale ne s'effectuant pas en même temps et surtout au niveau local, un grand risque d'erreurs existe. [...]
[...] Les élections présidentielles américaines répondent-elles aux exigences de la démocratie ? L'élection populaire est en elle seule un fondement de la démocratie, en ce sens on suppose donc que le mode d'élection du Président américain est démocratique Mais il en découle, après son étude, l'existence des limites à la démocratie dans le processus des élections américaines (II). I. Les élections présidentielles américaines : fondement de la démocratie Les élections se déroulent en deux phases importantes, elles même subdivisées : la désignation du candidat et l'élection du candidat A. [...]
[...] Le plus grand risque dans ce système, risque rare mais néanmoins présent, est de voir un candidat élu à la présidence avec moins de voix exprimées que son adversaire. Depuis le 19e siècle et ce jusqu'en 2000, cela n'était plus arrivé. Cette situation remet en cause la légitimité de la démocratie. L'exemple le plus important réside en l'affaire Bush c/Gore. En novembre 2000, M. Georges W. Bush a été élu avec plus de grands électeurs que son adversaire M. Al Gore, mais moins de suffrages exprimés. [...]
[...] Il est rarement possible qu'aucun n'obtienne cette majorité : dans ce cas c'est à la chambre des représentants qu'il appartient de choisir, la délégation de chaque Etat disposant d'une voix (cela s'est produit deux fois). Après la désignation et l'élection du candidat, le président est investi le 20 janvier de l'année d'après au Capitole. Ces deux processus sont démocratiques. Néanmoins, même si l'élection constitue un fondement du régime démocratique, le régime présidentiel américain pose des barrières à la démocratie. II. [...]
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