« Elle meurt beaucoup moins des coups qui lui sont portés que de son inaptitude à vivre. » De Gaulle exprime ici son sentiment concernant la IVe République. Il est vrai que son « inaptitude à vivre » est souvent reprochée à la IVe République, mais son échec peut être vu sous différents points de vue. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a été demandé aux Français de choisir entre le retour à la IIIe République et l'instauration d'un nouveau régime politique. Sans surprise, la deuxième alternative fût choisie par référendum, car le pays avait besoin d'un nouveau départ.
La conjoncture de l'époque était-elle telle que n'importe quel régime politique aurait échoué ou la IVe République n'a-t-elle pas su faire les bons choix pour se doter des institutions nécessaires ?
[...] Car les institutions de la IVème République n'ont pas fait leurs preuves. Les parlementaires lui donnent le pouvoir de réformer. La IVème République continue juridiquement d'exister mais est politiquement morte faute d'avoir su intégrer les constantes politiques aux innovations juridiques. Au sortir de la guerre, les Français se sont accordés sur le fait qu'une nouvelle Constitution était nécessaire. Il s'agissait d'un nouveau départ concrétisé par un nouveau régime. La IVème République n'était pas vouée à l'échec car l'idée d'instaurer un parlementarisme rationalisé afin d'enrayer l'instabilité gouvernementale aurait pu marcher. [...]
[...] Enfin, le contexte, les éléments exogènes, ne sont pas négligeables dans l'échec de ce régime. Pourtant, les périodes de crise sont un bon moyen de tester les régimes. Il n'est pas dit que n'importe quel régime aurait cédé là ou la IVème République l'a fait. Certains comme René Capitant vont même jusqu'à dire que la IVème République a succombé à ses propres erreurs. Dès sa naissance, elle était un régime périmé, non seulement condamné à l'inefficacité politique .elle manquait de légitimité. [...]
[...] Les solutions juridiques apportées par le régime parlementaire ne vont pas aboutir au résultat escompté car les constantes de la vie politique française ont été omises A Les solutions juridiques apportées par le régime parlementaire La IVème République a été une expérience, qui aura servi de laboratoire à notre système actuel. La IVème République était un système parlementaire de souche britannique classique. L'exécutif était bicéphale avec un chef de l'Etat et un cabinet ministériel, et, ce qui est une innovation, un président du conseil. L'Assemblée nationale remplace la chambre des députés et le conseil de la République remplace le Sénat. Le but de la IVème République est d'enrayer l'instabilité ministérielle qui bloque tous les mécanismes politiques et empêche le bon fonctionnement du régime. [...]
[...] Limitation des pouvoirs du conseil de la République Si toutes ces techniques juridiques sont mises en place c'est pour pallier l'absence de majorité parlementaire. Cependant des artifices juridiques ne suffisent pas à gouverner, la IVème République en est la preuve avec l'échec des objectifs qu'elle s'était fixés en instaurant le parlementarisme rationalisé. B Des solutions juridiques inefficaces sans le maintien de constantes politiques La Constitution de 1946 comptait garantir la stabilité en simplifiant la structure des organes politiques et en rationalisant les rapports entre les organes politiques exécutifs et législatifs. [...]
[...] La crainte des cabinets du droit de dissolution va entraîner un contournement des procédures constitutionnelles. Les cabinets vont se retirer d'eux-mêmes avant que le droit de dissolution ne les chasse du gouvernement. De plus il est impossible de dégager une majorité au sein de l'Assemblée nationale, il y a une nécessité de gouverner avec des gouvernements de coalition. L'hétérogénéité de la majorité politique rend la situation du gouvernement précaire. Les problèmes entraînent la démission des gouvernements qui vont ainsi se succéder ce qui donne lieu à une instabilité ministérielle. [...]
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