A première vue, la représentation proportionnelle induit une représentation plus fidèle de l'opinion : celle-ci est donc née d'une plus grande exigence de démocratie, dans le sens où les minorités sont représentées au sein du pouvoir. Pourtant, on est en droit de se demander si le proportionnalisme, loin d'aboutir à des institutions qui fonctionne d'une manière plus démocratique, n'entraîne pas au contraire ce qu'on pourrait appeler une dénaturation de cette dernière. En fondant notre analyse sur l'étude du cas de deux pays, l'Italie (jusqu'en 1993) et Israël, nous verrons ainsi les raisons du choix et les objectifs de la représentation proportionnelle pour ensuite étudier les limites démocratiques de ce système
[...] - En Israël, en 1999, on peut dénombrer 15 partis représentés à la Knesset. - Ce nombre impressionnant de partis se fait d'autant plus sentir que ceux-ci sont souvent idéologiquement très distants (ex en Italie avec d'un côté le parti communiste et de l'autre les néo-fascistes ; en Israël, opposition sensible entre, pour ne citer qu'un exemple, le parti Shass [sépharades orthodoxes intégristes] et le Hadash [communiste arabe]) qui dénature la démocratie. En Israël, de plus, les partis religieux, par exemple, obtiennent grâce au système de la RP une puissance sans commune mesure avec leur importance réelle. [...]
[...] Enfin, les majorités peuvent fluctuer sans contrôle de l'électeur : une fois élus, les partis font des alliances diverses : ceci est rendu obligatoire par la RP, dès lors où ce mode de scrutin ne permet pas de dégager une majorité clairement définie ; on peut citer ici l'exemple d'Israël où les deux grands partis opposés lors de la campagne s'allient ensuite pour gouverner. [...]
[...] Mais les partis ont joué un rôle de plus en plus central au point que l'historien Scoppola dans son ouvrage La République des partis dénonce la mutation survenue : les partis sortent de la fonction initiale d'outils pour devenir les vrais sujets de la politique, au prix d'une dénaturation de l'esprit de la Constitution ; Pasquino, en 1995, a parlé de partitocratie italienne : en effet, le pouvoir appartient moins aux représentants qu'aux dirigeants des partis, c'est-à-dire au sottogoverno, espace de pouvoir politique dans l'ombre. Les hiérarques des partis se sont en effet partagé les organismes publics ou parapublics, notamment dans le domaine économique. [...]
[...] Italie/Israël : Démocratie contre proportionnalisme? Introduction A première vue, la représentation proportionnelle induit une représentation plus fidèle de l'opinion : celle-ci est donc née d'une plus grande exigence de démocratie, dans le sens où les minorités sont représentées au sein du pouvoir. Pourtant, on est en droit de se demander si le proportionnalisme, loin d'aboutir à des institutions qui fonctionne d'une manière plus démocratique, n'entraîne pas au contraire ce qu'on pourrait appeler une dénaturation de cette dernière. En fondant notre analyse sur l'étude du cas de deux pays, l'Italie (jusqu'en 1993) et Israël, nous verrons ainsi les raisons du choix et les objectifs de la représentation proportionnelle pour ensuite étudier les limites démocratiques de ce système. [...]
[...] La représentation proportionnelle est envisagée comme le plus démocratique des modes de scrutin dans une démocratie représentative L'adoption de la représentation proportionnelle est née d'une plus grande exigence de démocratie . Les raisons qui incitent à l'adoption de la RP sont principalement politiques : - la RP entraîne une représentation plus fidèle des résultats électoraux, donc de l'opinion En effet, elle transpose de façon plus juste les votes en termes de sièges et évite donc la prime au gagnant que l'on trouve avec le système majoritaire. [...]
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