Sous les 3e et 4e Républiques, le Président était élu par les deux Assemblées. En 1958, selon le souhait de De Gaulle à Bayeux, il est élu par un collège électoral élargi, beaucoup plus large que le Parlement, pour éviter que le Président ne soit l'otage des partis politiques. Ce collège électoral se rapproche de celui des sénateurs : il est constitué de 80 000 Grands Électeurs. Il est composé de parlementaires, de conseillers généraux et des représentants des Conseils municipaux. C'est ainsi que sera élu De Gaulle en 1958 : l'élection au suffrage universel direct n'est alors pas à l'ordre du jour. Pourquoi ? La nouvelle Constitution met en place la communauté française, un statut transitoire des territoires français hors métropole destinés à devenir des États indépendants : une perspective de décolonisation est envisagée. Une élection au suffrage universel direct aurait posé un problème de représentativité du Président de la République : les habitants de ces territoires étant beaucoup plus nombreux que ceux de la métropole.
[...] Chirac fera un septennat de 1995 à 2002, puis un quinquennat de 2002 à 2007. Le septennat a été contesté (peut-être à tord). On dit que 7 ans, c'est long, avec de surcroît la possibilité d'être réélu. Aucun chef de l'exécutif, dans les démocraties occidentales, n'a la possibilité de rester aussi longtemps ans pour le 1er chancelier en Allemagne ou le Président aux États-Unis). Ensuite, on disait que le septennat était inadapté depuis l'élection du Président au suffrage universel direct, qui renforce sa légitimité et entraine sa responsabilité politique devant les électeurs. [...]
[...] Enfin, ce suffrage est utile lors des périodes de cohabitation : il lui permettra de négocier et de s'opposer au premier ministre qui ne partage pas sa couleur. Même en période de cohabitation, le Président n'est pas totalement effacé (grave au suffrage universel direct et aux pouvoirs que lui laisse la Constitution). La première conséquence, pas souhaitée par De Gaulle, est de redonner une importance aux partis politiques. De Gaulle voulait un chef d'État au- dessus des partis. Le candidat élu sera celui qui se présentera comme rassembleurs de tous ces partis. [...]
[...] L'instauration du suffrage universel direct et du quinquennat sous la Vème République I. L'élection du président de la République Sous les 3e et 4e Républiques, le Président était élu par les deux Assemblées. En 1958, selon le souhait de De Gaulle à Bayeux, il est élu par un collège électoral élargi, beaucoup plus large que le parlement, pour éviter que le Président ne soit l'otage des partis politiques. Ce collège électoral se rapproche de celui des sénateurs : il est constitué de Grands Électeurs. [...]
[...] On a choisi la solution des quinquennats conjoints. Il s'agit de répondre aux inconvénients du septennat : permettre au peuple d'élire le chef de l'État plus souvent, comme dans les autres démocraties européennes, ce qui lui permet de régénérer sa légitimité. Le quinquennat conjoint (avec les députés de l'AN) rationalise le calendrier des élections et cela permet de diminuer considérablement le risque de cohabitation. Mais on ne peut pas éviter tout risque de cohabitation : il peut y avoir un décès présidentiel qui impliquerait une nouvelle élection, la démission présidentielle et la dissolution de l'AN (parce que la majorité parlementaire renverse le gouvernement ou le Président peut vouloir éviter la dislocation de la majorité parlementaire). [...]
[...] Cette durée sera retenue sous la 4ème (il n'avait pas de pouvoir, pourquoi ne pas le laisser pendant 7 ans ? Mais il n'était renouvelable qu'une seule fois, contre à l'infini auparavant). L'article 6 de la Constitution de 1958 le reprend pour des raisons différentes : le Président a une fonction supérieure, il a en charge les intérêts supérieurs de la nation et assure la continuité de l'État. Pour cela, il a des pouvoirs très forts et il a besoin de temps. [...]
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