L'idée d'un projet de garde-fou au regard de la Constitution est apparue sous la Révolution française, par une proposition de l'abbé Sieyès à la Convention qui visait à protéger la Constitution par l'institution d'un organe de sages appelé « jury constitutionnaire ». Cependant, de nombreux opposants clamèrent que celui-ci ne serait qu'« un maître qui enchaînerait les pouvoirs publics pour les garder plus facilement ». Cependant, cette idée fait son chemin.
Ayant balayé l'abstrait Comité constitutionnel imaginé par la Constitution de 1946, le Conseil constitutionnel souffle aujourd'hui ses cinquante bougies. Ainsi, il est indéniable que cet organe, malgré sa relative jeunesse, a su offrir à la France une identité institutionnelle comme gardien de la Constitution et des libertés et droits fondamentaux mais aussi une évidente stabilité dans sa vie institutionnelle. En effet, le président N. SARKOZY, lors de l'anniversaire du Conseil constitutionnel a clairement affirmé l'attachement de la République française à cet organe soutenant que « le Conseil constitutionnel est certainement la plus audacieuse des institutions issues de la Constitution de 1958, celle en tout cas qui a le plus changé et le plus surpris depuis sa création ».
Ainsi, depuis 1958, neuf présidents se sont succédé à la tête de ce Conseil. Chacun à son tour, a tenté d'améliorer cet organe en apportant sa vision des institutions françaises. Dès lors, dans quelle mesure l'action des présidents du Conseil constitutionnel a-t-elle joué un rôle fondamental dans l'acquisition d'un système institutionnel stable né de la Constitution de 1958 puis d'un ancrage de celui-ci dans une société en pleine évolution?
[...] Ainsi, l'influence des présidents du Conseil constitutionnel est marquante par le fait qu'elle exprime l'idée d'une réelle continuité dans l'action du Conseil. En effet, sans modifier ni sa composition ni ses attributions, le Conseil constitutionnel a su s'imposer dans les institutions, la vie politique et la société françaises. Réussite de la Constitution de 1958, les présidents du Conseil constitutionnel ont su faire du simple outil du parlementarisme rationalisé, dépendant du pouvoir exécutif, le garant des droits et libertés fondamentales de tout citoyen français ce qui vaudra au doyen FAVOREU le fait de dire que l'Etat de Droit est désormais complet en France En effet, lors de la naissance du Conseil par la Constitution de 1958, l'influence des premiers présidents demeure dominée par le pouvoir exécutif et la par vision des institutions par le Général de Gaulle bien que ces mêmes présidents, tentent peu à peu de sortir de la tutelle originelle par une révolution juridique. [...]
[...] La création d'un Conseil constitutionnel selon les principes institutionnels gaulliens qui tend à faire de son président, un pantin du pouvoir exécutif La première véritable tentative de création d'un organe veillant au respect de la Constitution en France, a été établie au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Néanmoins, force est de constater que la mise en place du Comité constitutionnel sous la IV ème République fut un échec. En effet, ce Comité de par son nom, ne possédait qu'une légitimité relative qui était d'autant plus limitée par des pouvoirs très limités du corps constitué. [...]
[...] Un président qui ancre définitivement le Conseil constitutionnel dans les institutions françaises mais aussi dans les esprits des citoyens Après une décennie très active, les années 1980 sont pour le Conseil, une période de critiques au sujet notamment de la problématique de la jurisprudence ou encore de certaines limites à l'exercice du contrôle de constitutionnalité. Dès lors, les présidents qui se succèdent engagent rapidement de nombreuses rénovations pour sauver la légitimité et le respect de cette institution. Par ailleurs, les présidents du Conseil tendent à affirmer le rôle fondamental de gardien des libertés et droits fondamentaux du Conseil en acceptant un processus de modernisation et de démocratisation face aux nouveaux enjeux de la société française. A. [...]
[...] De plus, le concept même de contrôle de constitutionnalité était contraire à la tradition française en tant qu'il venait défier une loi dite infaillible car issue de la volonté du peuple souverain. Ainsi, la chute de cette courte République donne naissance à une nouvelle Constitution élaborée selon les principes institutionnels du Général de Gaulle. En effet, ce dernier ne conçoit pas l'idée d'une République dominée par le pouvoir législatif. Il propose une vision plus bonapartiste des institutions dans le sens où le pouvoir exécutif prévaut sur l'ensemble du jeu institutionnel à quelques limites près. [...]
[...] Ayant balayé l'abstrait Comité constitutionnel imaginé par la Constitution de 1946, le Conseil constitutionnel souffle aujourd'hui ses cinquante bougies. Ainsi, il est indéniable que cet organe, malgré sa relative jeunesse, a su offrir à la France une identité institutionnelle comme gardien de la Constitution et des libertés et droits fondamentaux mais aussi une évidente stabilité dans sa vie institutionnelle. En effet, le président N. SARKOZY, lors de l'anniversaire du Conseil constitutionnel a clairement affirmé l'attachement de la République française à cet organe soutenant que le Conseil constitutionnel est certainement la plus audacieuse des institutions issues de la Constitution de 1958, celle en tout cas qui a le plus changé et le plus surpris depuis sa création Ainsi, depuis 1958, neuf présidents se sont succédé à la tête de ce Conseil. [...]
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