Nous nous attacherons dans une première partie à montrer le rôle fondamental que jouent, de manière générale, les modes de scrutin dans la configuration des systèmes partisans. L'Espagne ne faisant pas exception, nous essaierons d'expliquer au mieux l'apparent « paradoxe espagnol » et les modes de scrutins utilisés par nos voisins (I). Toutefois, l'influence des régimes électoraux est à nuancer. En effet, ils ne peuvent expliquer seul la configuration du système des partis. D'autres éléments entrent en ligne de compte, tels que l'histoire nationale. Pour mieux vous en convaincre nous examinerons de manière succincte la situation du système des partis dans un autre pays européen ayant adopté un mode de scrutin mixte relativement proche de celui utilisé en Espagne avant de nous plonger dans les sources du système partisan espagnol (II)
[...] L'influence des modes de scrutin sur le système des partis en Espagne Introduction Définitions : Le mode de scrutin désigne les règles techniques destinées à départager les candidats à une élection. S'ils sont très nombreux, on peut les ramener pour l'essentiel à une confrontation, qui n'est pas exclusive d'une combinaison, entre le scrutin majoritaire et la représentation proportionnelle, selon que l'on met en avant l'efficacité ou l'équité en matière de représentation. Un mode de scrutin n'est donc pas neutre. (Le scrutin majoritaire peut se prévaloir de l'antériorité : c'est à lui que Simon de Montfort eu recours en 1265 pour l'élection du Parlement britannique. [...]
[...] On verra tout d'abord à la lumière d'une comparaison avec l'Allemagne que le seul mode de scrutin proportionnel ne saurait expliquer intégralement la configuration du système partisan. Puis, nous envisagerons les principaux éléments qui, associés à ce mode de scrutin, contribuent à structurer plus spécifiquement le paysage politique espagnol. II. L'influence relative du mode de scrutin sur le système partisan espagnol : les autres éléments explicatifs A. Quelques éléments de comparaison : le cas allemand Pour éclairer notre raisonnement, nous allons tout d'abord apporter quelques éléments de comparaison avec un autre pays à structure fédérale de l'UE, l'Allemagne, qui procède également de la représentation proportionnelle. [...]
[...] Vainqueur, ce dernier instaure une dictature militaire. En 1969, il désigne l'actuel roi Juan Carlos pour lui succéder avec le titre de roi. A la mort de Franco, le pays devient une monarchie constitutionnelle, et la constitution de 1978 institue un régime démocratique et parlementaire. Le roi assume les fonctions de chef de l'Etat, et le gouvernement a à sa tête un Président qui est investi du pouvoir exécutif. Le 4 mai 1996, José Maria Aznar, représentant la droite espagnole succède à ce poste au socialiste Felipe Gonzalez et a été reconduit en 2000, avec la victoire de son parti aux élections générales. [...]
[...] Dans le cas espagnol, le fonctionnement des institutions est déterminé par l'existence, depuis 1977, d'un parti gouvernemental majoritaire ou quasi-majoritaire. Cette persistance d'une majorité homogène, centriste jusqu'en 1982, socialiste jusqu'à ce qu'en 1996 le PP remplace le PSOE au pouvoir, laisse toutefois une place significative aux partis régionaux, avec lesquels les principales forces de l'échiquier politique doivent dès lors nécessairement compter. B. Les spécificités espagnoles a. Eléments historiques et psychologiques Tout d'abord, certains éléments historiques, voire psychologiques peuvent contribuer à expliquer le système de parti espagnol, et ce conjointement au mode de scrutin dont ils peuvent renforcer ou transformer les effets théoriques. [...]
[...] Enfin, dans l'évolution vers une forme de bipartisme, l'Espagne renoue peut- être également avec ses racines historiques. En effet, durant l'instauration du parlementarisme, de la Restauration en 1875 jusqu'au coup d'Etat du général Primo de Rivera en 1923, les 2 grands partis libéral et conservateur avaient complètement dominé la vie politique, se partageant entre 78 et 98% des sièges (le mode de scrutin étant alors majoritaire). Avec les élections de 1996, l'alternance se produit en faveur d'un parti de droite, le parti populaire. [...]
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