Pour Adolph Thiers a défini le régime parlementaire comme un régime dans lequel « Le roi n'administre pas, ne gouverne pas, il règne ». On peut voir aujourd'hui l'application de cette définition en Grande-Bretagne, souvent considérée comme le pays qui a inventé le parlementarisme, et mis en place en premier un "gouvernement modéré" selon l'expression de Montesquieu.
Dès le XVIIIe siècle, son régime va être considéré comme un idéal en Europe. Le régime parlementaire est un régime de collaboration équilibrée des pouvoirs, où le gouvernement et le Parlement ont des domaines d'action communs et des moyens d'action réciproques, le Parlement pouvant mettre en jeu la responsabilité politique du gouvernement et le gouvernement prononcer la dissolution du Parlement.
Le sujet ici posé va nous permettre de nous interroger sur l'apparition de ce modèle et sur la particularité du cas britannique. Nous nous demanderons comment et pourquoi ce régime s'est développé en Grande-Bretagne.
[...] D'abord car la Grande- Bretagne a ceci de particulier qu'elle est l'un des très rares Etats à posséder encore aujourd'hui une constitution coutumière ce qui a pour conséquence l'inexistence de texte régissant les rapports entre les différents pouvoirs et les prérogatives de ceux-ci. En effet ces rapports et prérogatives sont issus des coutumes développées depuis le 13e siècle. Ainsi le titre de premier ministre attribué au chef du gouvernement n'est écrit nulle part, l'usage de celui-ci n'apparaissant qu'au début du 20e siècle et celui-ci étant à l'origine le conseiller du roi délégué à l'économie. [...]
[...] Néanmoins le roi reste titulaire du droit de prendre des ordonnances, de ne pas exécuter la loi ou de la suspendre. Plus problématique le Parlement ne siège alors pas en permanence mais sur convocation du roi, ainsi lorsqu'il n'a pas besoin de lever de nouveaux impôts, le Parlement se retrouve impuissant. Charles 1er régna onze ans sans convoquer son parlement. Dès lors le Parlement demanda qu'il soit mis fin au pouvoir du roi de convoquer et de dissoudre le Parlement. [...]
[...] La seconde procédure est la motion de censure. Celle-ci est une procédure par laquelle les députés de la chambre des communes déposent un texte dans lequel ils demandent le départ du gouvernement. Le texte est alors soumis à un vote qui s'il est positif débouche sur la démission du gouvernement. Cette procédure contrairement à la première est donc à l'initiative du pouvoir législatif. Indépendamment de ces deux types de procédure le régime parlementaire britannique a aussi mis en place d'autres procédures de collaboration des pouvoirs. [...]
[...] L'électorat fut encore élargi par la loi sur la représentation électorale de 1884 qui réduisit à nouveau le montant des impôts nécessaires au vote et la loi sur la redistribution des sièges de 1885 qui instaura le principe d'un représentant unique par circonscription. Cette légitimité de la chambre des communes fait suite à un fort affaiblissement du pouvoir du monarque à partir du 17e siècle. En effet la dynastie des Hanovre arrive alors au pouvoir en Grande Bretagne mais d'origine allemande le nouveau roi ne parle pas l'anglais. Le roi prit donc l'habitude de se reposer sur son premier ministre, afin d'assurer l'influence des Hanovre à travers lui. [...]
[...] La chambre des communes, chambres qui a le plus de pouvoir au sein du Parlement britannique a quant à elle pour particularité de privilégier le contrôle à postériori de la politique du gouvernement que de légiférer. Cela est dû à la fois à une politique partisane au sein des partis politiques et au fait que le gouvernement britannique étant issu du parti majoritaire à la chambre basse, celle-ci n'a en théorie pas de raison de s'opposer à priori à la politique du gouvernement. Cette vision du rôle du Parlement ainsi que la rigueur du contrôle parlementaire à conduit la Grande-Bretagne à connaitre jusqu'à aujourd'hui une grande stabilité gouvernementale. [...]
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