Le président de la République, entité forte de la Cinquième République, apparait en France en 1848 sous le régime de la Seconde République, très inspiré du régime présidentiel instauré aux Etats-Unis au lendemain de la Guerre d'Indépendance. Il est alors élu au suffrage universel direct (SUD), et ses pouvoirs sont mis en concurrence avec ceux de l'Assemblée Nationale, élue elle aussi au SUD. Divers présidents de la République se sont succédé en France depuis lors ; il s'agissait tantôt de présidents forts, effectuant une personnalisation du pouvoir, tel que l'a fait Louis-Napoléon Bonaparte, ou de présidents faibles, bientôt surnommés présidents « chrysanthèmes », tels que le furent les présidents sous une partie de la Troisième et durant toute la Quatrième République, le premier d'entre eux étant Jules Grévy, avec son interprétation parlementariste des lois constitutionnelles de 1875.
La problématique rattachée au personnage du président de la République est en effet la suivante : doit-il être un personnage d'autorité, indépendant du pouvoir législatif (tel que le président américain), ou au contraire un homme à l'écoute du parlement et en collaboration constante avec ce dernier ? Nous nous interrogerons sur le rôle du président de la République, tant face au pouvoir exécutif que face au pouvoir législatif, en nous demandant dans quelle mesure la Cinquième République tend vers un régime présidentialiste, et en quoi elle reste un régime parlementaire.
[...] Définition constitutionnelle du Président de la République Statut du président de la République Le président de la République sous la Cinquième République s'est vu élire de différentes façons. Initialement, il était élu au suffrage universel indirect par un collège d'électeurs comprenant membres du Parlement, des conseils généraux, des assemblées des territoires d'outre- mer ainsi que les élus des conseils municipaux (anciennement énumérés à l'article 6). Il était donc élu par un collège électoral d'environ 80000 membres, et se voyait consacré chef d'une Communauté alliant la France à ses anciennes colonies. [...]
[...] Ainsi, le président semble être le chef de la Cinquième République sur bien des plans. Néanmoins, cette affirmation doit être relativisée : son budget est en effet largement insuffisant pour couvrir ses diverses politiques, de plus la coopération du gouvernement est nécessaire pour qu'il puisse diriger ce dernier, ce qui n'est pas le cas lors des cohabitations. La Cinquième République : un régime parlementaire ? Le terme cohabitation désigne une situation spécifique durant laquelle un président est confronté à une majorité à l'AN qui est hostile à sa politique. [...]
[...] Mitterrand puis par Jacques Chirac montre que les présidents ne respectent pas la première sanction. De plus, les présidents choisissant de se présenter à nouveau ou pas, ils peuvent ne jamais être jugés pour leurs actes politiques. Le président de la République peut être considéré comme le ‘chef' du Parlement et du gouvernement, qui lui sont alors subordonnés : c'est en effet lui qui élit les membres du gouvernement et décide de leur démission de façon discrétionnaire, ce qui peut être un outil politique (de Gaulle choisira ainsi G. [...]
[...] Chirac, mais sous l'argument qu'il s'agissait de ministres élus à des fonctions concernant les prérogatives présidentielles. Le président perd également le pouvoir de demander la démission du gouvernement. Les cohabitations semblent donc rendre tout son pouvoir et son indépendance au gouvernement ; ainsi on verra s'organiser des réunions de ministres en l'absence du président. De plus, la règle du contreseing prend une force nouvelle : le contreseing n'est plus en effet ni formel ni automatique, mais bel est bien utilisé comme un droit de véto des ministres sur les actes du président. [...]
[...] Il a une fonction dissuasive et disciplinaire, permettant de rétablir l'équilibre en gouvernement et majorité. De même, le droit de message au Parlement n'a pas à être contresigné, tout comme les compétences accordées au président à l'encontre du Conseil Constitutionnel (saisine, nomination) qui a déjà été saisi à 6 reprises par le président pour vérifier la constitutionnalité d'un traité. Enfin, les dispositions définies à l'article 16 font exception à la règle du contreseing. Le président peut en effet se livrer à une dictature temporaire après simple consultation du premier ministre, des chambres et du conseil constitutionnel. [...]
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