pouvoirs du Premier ministre, pouvoir présidentiel, périodes de cohabitation, article 21 de la Constitution, covid-19, Conseil des ministres, article 49 alinéa 1 de la Constitution, nomination présidentielle, vote de confiance, droit romain, Sciences politiques, ENA École Nationale de l'Administration, Polytechnique, cohalition, motion de censure, article 49-3 de la Constitution
L'article 21 de la Constitution dispose que le Premier ministre doit diriger l'action du gouvernement. Mais la coutume veut aussi qu'il s'efface face au Président. Ainsi, le Premier ministre français est singulier, car il y a une contradiction majeure entre ses fonctions constitutionnelles et le rôle qu'il doit performer pour rendre sensible à tous sa position subordonnée vis-à-vis du Président. Olivier Duhamel qualifie alors le rôle du Premier ministre français de « clef de voûte » du régime. Pourtant, le Premier ministre est, hors période de cohabitation, subordonné aux volontés du président de la République. Le rôle du Premier ministre n'est pas évident, car ce dernier doit faire face aux contestations sociales, ou subit les volontés du président de la République à son détriment. En effet, Jean Castex, lors de la crise Covid en 2021, était toujours chargé par le Président Emmanuel Macron d'annoncer des mesures sanitaires strictes, tandis que le Président, lui, prenait la parole à sa place uniquement pour annoncer un relâchement de ces mêmes mesures. Les bons Premiers ministres sont aussi rapidement appelés par le président de la République à déposer leur démission, pour éviter qu'ils ne lui fassent de l'ombre, à l'instar d'Édouard Philippe après le premier confinement. Or, Édouard Philippe était assez apprécié des Français. Nous pouvons aussi citer le suicide de Pierre Bérégovoy le 1er mai 1993, soit un mois après avoir quitté Matignon, ce qui, selon les enquêtes, serait en partie dû à la défaite terrible des socialistes aux élections législatives.
Au nom de cette dyarchie, plusieurs politiciens ont remis en cause le poste du Premier ministre en France, à l'instar de François Hollande récemment. Il convient alors de questionner l'utilité du Premier ministre. Autrement-dit, y a-t-il une nécessaire suppression du rôle du Premier ministre français sous la Constitution de la Ve République ?
[...] Et, pour citer un exemple plus symbolique, le Premier ministre et son gouvernement élaborent les projets de loi de finances, qui assurent, entre autres, la gestion du palais de l'Élysée. Si, dans la tradition, le Premier ministre est en accord avec le Président de la République, il est possible que ce dernier ne le soit pas, comme en témoignent les périodes de cohabitation. Il n'est alors absolument pas nécessaire de supprimer sa fonction de la Constitution, car il peut aussi être le chef de l'opposition au Président de la République. [...]
[...] Ainsi, le Premier ministre est nommé par défaut par le Président selon le parti politique majoritaire à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre voit alors, par conséquent, son pouvoir réaffirmé, car comme le dispose l'article 21 de la Constitution de 1958, il dirige réellement l'action du gouvernement. Le politologue Maurice Duverger l'avait par ailleurs déjà exprimé, en 1958, en disant « si le président de la République gouverne, le Premier ministre est réduit à l'impuissance ; si le Premier ministre gouverne, le président de la République s'efface ». [...]
[...] L'article 21 de la Constitution dispose que le Premier ministre doit diriger l'action du gouvernement. Mais la coutume veut aussi qu'il s'efface face au Président. Ainsi, le Premier ministre français est singulier, car il y a une contradiction majeure entre ses fonctions constitutionnelles et le rôle qu'il doit performer pour rendre sensible à tous sa position subordonnée vis-à-vis du Président. Olivier Duhamel qualifie alors le rôle du Premier ministre français de « clef de voûte » du régime. Pourtant, le Premier ministre est, hors période de cohabitation, subordonné aux volontés du président de la République. [...]
[...] Autrement dit, le Premier ministre n'a pas réellement de pouvoir décisionnel. Le Premier ministre : un rôle face à l'épreuve de la légitimité démocratique Par ailleurs, la question de la suppression du poste du Premier ministre français peut aussi se poser au titre de sa légitimité. En effet, ce dernier ne dispose aucunement d'une légitimité semblable à celle du président de la République, ni à celle des députés, puisqu'il est nommé par le président de la République. Or, cette nomination n'est aucunement le fruit d'une consultation directe du peuple. [...]
[...] Le Premier ministre : une fonction ayant des apories Plusieurs éléments mènent à penser que le rôle du Premier ministre est inutile dans la Vème République française. Plusieurs hommes politiques, comme François Hollande, sont favorables à une suppression de cette fonction de la Constitution. Il semble en effet que le Premier ministre est, dans la plupart des cas, de la même couleur politique que le président de la République, et y est par conséquent subordonné Par ailleurs, le Premier ministre ne dispose pas de la même légitimité démocratique que le président de la République et les parlementaires La coopération avec le président de la République : une servitude souvent obligée Tout d'abord, le Premier ministre voit, dans la majorité du temps, son poste cantonné à l'application des volontés du président de la République. [...]
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