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La Vème République a marqué un tournant majeur dans l'organisation de nos institutions, mais l'élection au suffrage universel direct du Président de la République en a bouleversé les rapports. Sa pratique, son influence, et son incidence sur la République soulève, comme depuis plus de cinquante ans des questions à la fois institutionnelles mais surtout philosophiques sur la place du « chef » dans un Etat démocratique du XXIème siècle.
La suppression du suffrage universel direct pour l'élection présidentielle se pose. Avant de répondre à cette interrogation il faut comprendre ce qu'est véritablement cette élection, et quels sont ses enjeux. Le pouvoir constituant originaire avait d'abord soumis l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel indirect, caractérisé par un collège d'élus issus à la fois du Parlement mais aussi des différentes assemblées locales. Ce collège de plus de 80 000 électeurs a très vite laissé sa place à un choix citoyen. En effet, depuis le référendum de 1962, le suffrage universel est devenu direct, autrement dit les électeurs sont appelés à choisir parmi différents candidats, la personne qui sera en charge des affaires du pays. A la fois chef des armées, garant de la Constitution et arbitre, le Président de la République est choisi à l'occasion d'une élection à deux tours que l'on nomme conventionnellement l'élection présidentielle. Cette élection est un rendez-vous politique et démocratique majeur de notre pays. Elle est l'occasion pour des millions d'électeurs de choisir un chef de l'Etat, à la fois pour son programme et pour sa personne. Aujourd'hui comme hier, ce rôle et cette importance conféré par ce suffrage suscite le débat et des voix s'élèvent pour en demander la suppression. Avant d'analyser ces arguments et essayer de les comprendre, il nous faut revenir sur les antécédents d'un tel suffrage ainsi que le contexte qui a permis son institution.
[...] - Ce mode de scrutin fait une place trop importante à l'homme lui-même, occultant presque le programme. Ce choix d'un chef et surtout l'attachement que portent les Français à cette élection pose la question de la philosophie même de nos institutions et surtout des rapports du citoyen au gouvernant. [...]
[...] Faut-il supprimer l'élection présidentielle au suffrage universel direct ? La Vème République a marqué un tournant majeur dans l'organisation de nos institutions, mais l'élection au suffrage universel direct du Président de la République en a bouleversé les rapports. Sa pratique, son influence, et son incidence sur la République soulèvent, comme depuis plus de cinquante ans des questions à la fois institutionnelles, mais surtout philosophiques sur la place du chef dans un État démocratique du XXIème siècle. La suppression du suffrage universel direct pour l'élection présidentielle se pose. [...]
[...] Ce choix électoral place le résultat des législatives dans une dépendance forte avec l'élection présidentielle. Jusqu'à aujourd'hui les Français ont donné au chef de l'État une majorité suffisamment large pour gouverner. Les députés ont alors le sentiment d'être en partie redevables de leur élection au chef de l'État, lui accordant ainsi une confiance quasi infaillible à l'Assemblée. - De même, rappelons l'importance du fait majoritaire en période de concordance. En effet, les députés de la majorité appartiennent à un parti qui donne clairement des consignes de vote auxquelles chacun se plie. [...]
[...] C'est en raison de ce souvenir que le constituant de 1958 souhaite cantonner l'élection à un suffrage universel indirect. En 1962 la Générale de Gaulle, alors Présidente de la République, souhaite réformer l'article 5 de la Constitution afin de conférer au chef de l'État une légitimité importante. Lui-même n'en manquant pas, il craignait que cette légitimité fasse défaut à ses successeurs pour mener leur politique face au Parlement. Ainsi en vertu de l'article 11, le Général fera adopter la réforme par un référendum populaire. [...]
[...] - Au-delà des questions techniques d'équilibre des pouvoirs, le peuple français après avoir vu tombé en désuétude le referendum ne laissera pas disparaitre le seul moment de consultation restant. Il s'agit pour chaque électeur de la possibilité d'orienter la politique de son pays tant sur le plan national que sur le plan international. Il est semble donc bien difficile de le supprimer. La légitimité accordée au Président la République permet d'assurer l'équilibre des pouvoirs, et donne un véritable moyen d'expression au peuple. Il faut également tempérer les idées de la prédominance présidentielle, en soulignant l'interdépendance forte des deux élections nationales. [...]
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