Entre parlementarisme et présidentialisme, entre un régime « semi-présidentiel » selon Maurice
Duverger mais de « fait majoritaire », la France fait figure d'exception avec un régime qualifié de
mixte (Pactet). Une solution qui irait dans le sens d'un strict renforcement des pouvoirs du
Président (présidentialisme) ou du Parlement (parlementarisme) ne saurait donc être souhaitable et
possible, marquant une rupture bien trop brutale pour nos institutions, qui porterait un coup fatal.
Nous pouvons bien sur rêver d'un pouvoir du peuple avec un Parlement tout puissant (Arnaud
Montebourg), nous pouvons aussi rêver d'une monarchie présidentielle ou républicaine (Benjamin
Constant)… Des solutions radicales ne sont pas souhaitables, il faut préférer le consensus et
l'évolution plutôt que la révolution en changeant la constitution plutôt que de changer de
constitution. C'est pourquoi il apparaît clair, selon moi, d'aller dans le sens d'une révision, pour tout d'abord
préserver un système institutionnel qui a fait ses preuves et pour éviter d'en créer un autre qui ne
ferait que surplomber le premier. Dans un second temps, la révision semble la meilleure réponse à
apporter aux problèmes, tant au niveau de l'exécutif, du législatif, que de la relation entre les deux.
[...] Dès 1962, la Vème République fut soumise à une rude épreuve, celle de la Guerre d'Algérie : l'article 16 a peut-être trouvé là sa raison d'être. En 1968, elle survit à la crise sociale de toute une population : la dissolution aura permis d'en sortir. La Vème République aura ainsi apporté un avantage non-négligeable : celui que le gouvernement ne démissionne pas à chaque crise. Enfin, les qualités de Constitution flexible et souple sont apparues clairement visibles lors de la cohabitation observée en 1986, à laquelle la Constitution s'est adaptée en montrant des vertus d'une Constitution Caméléon, expérience renouvelée en 1993 et 1997. [...]
[...] Qui va se charger de réécrire cette constitution ? Va-t-on élire une assemblée constituante ? Le Président de la République va-t-il s'en charger ? Va-t-on attendre les élections présidentielles de 2007 ? Bref, autant de questions aujourd'hui irrésolues dont les réponses varient allègrement selon les contextes. Le moment ne paraît d'autant plus pas approprié, pouvant rajouter une crise à la crise mais ne la résolvant pas. En revanche, cela ne doit pas masquer des affaiblissements institutionnels devenus graves. L'absence de réelle participation électorale toutes élections confondues depuis déjà quelques décennies conjuguée à une certaine défiance vis-à-vis du politique et de la politique (dont les affaires et scandales, récurrents, n'aident pas) maintes fois exprimée lors des récentes échéances électorales et la crise de représentativité politique que connaît la France sont les marques de défaillances profondes. [...]
[...] Scandales ou affaires, luttes personnelles ou coups bas, les faits d'actualité ne manquent pas pour disqualifier les hautes fonctions. Ce paradigme dans lequel l'actualité nous accapare semble nous faire oublier l'importance de la fonction, tant sur le plan intérieur qu'extérieur. La France vit depuis longtemps avec cette tradition d'une forme de césaro-papisme ce besoin d'être guidé par un 3 homme fort qui sait aussi s'éteindre par moments. Cette fonction ne doit pas être supprimée, bien au contraire, elle doit être rétablie et aménagée. [...]
[...] In fine, là où gît le réel problème, c'est que la France, du fait d'un régime à la fois présidentialiste et majoritaire, se voit dotée de deux figures institutionnelles et politiques que sont le Président et le Premier Ministre. Ces deux institutions, de majorité convergente ou divergente, instaurent une dyarchie exécutive, parfois très efficace, parfois concurrente. La cohabitation a marqué cette défaillance et a mis en exergue ce partage incertain des compétences entre le Premier Ministre et le Président. De même, si le Parlement a été rationalisé, il apparaît plutôt brimé et contraint par l'exécutif. Des révisions sont ainsi absolument nécessaires. II. Mais des révisions sont indispensables. A. Une dyarchie exécutive clarifiée. [...]
[...] Faut-il réviser ou réécrire la Constitution ? Jean-Baptiste Buffet Toutes les créations sont mortelles [ ] car les choses une fois produites grandissent, demeurent florissantes puis déclinent et périssent. Les institutions subissent les mêmes vicissitudes à cause de la folie humaine agitée par les excès expliquait déjà Pythagore, si précoce et précurseur fut-il, bien avant la quelconque existence d'un droit constitutionnel. A l'aune de ses 50 ans, la Vème République serait en crise. Crise de régime, crise insitutionnelle, crise politique . [...]
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