Exposé de Droit constitutionnel sur la naissance de la Constitution de la Ve République.
[...] Le régime parlementariste de la IVe République était trop faible pour survivre à une guerre civile de décolonisation. En 1958, De Gaulle décide alors la rédaction d'une nouvelle Constitution à l'origine de la Ve République. C'est à Michel Debré que le Général De Gaulle confie cette mission. Nous tenterons donc de déterminer en quelle mesure Michel Debré a pu influencer le contenu de la Constitution de la Ve République. + Plan. I Les origines de la pensée constitutionnelle de Michel Debré A. [...]
[...] Cette opposition sera d'ailleurs représentée dans son pamphlet Ces princes qui nous gouvernent en 1957. Michel Debré va également adopter le libéralisme économique, c'est-à-dire le capitalisme, mais il souhaite y apporter une dimension sociale. Il n'est donc pas un apôtre du laisser-faire, laisser-aller absolu et ce qui le différencie de la pensée libérale classique c'est que Michel Debré souhaite avant tout former un Etat fort et centralisé. B. L'importance d'un Etat fort et efficace Très tôt, Debré s'est passionné pour les problèmes constitutionnels et a profondément subi l'influence des réformateurs de droite qui, tels André Tardieu et Jacques Bardoux voulaient à la fin de la IIIe République, restaurer l'autorité de l'Exécutif par une stricte rationalisation du parlementarisme. [...]
[...] Par la suite, il modifiera sa pensée constitutionnelle, mais à cette époque, il est même absolument contre une élection du Chef de l'Etat au suffrage universel direct : le peuple français n'a pas besoin d'un chef élu directement pour cimenter l'unité française achevée depuis des siècles. Il s'oppose fermement à ce que seulement deux candidats se disputent les voix des électeurs, mais au moins quatre ou cinq, ce qui signifie que le plus souvent, la France sera gouvernée par le représentant d'une minorité, et c'est la raison pour laquelle selon Debré, le rôle essentiel doit être tenu par le gouvernement et le Premier Ministre. Le président lui, doit se faire ministre de la législature grâce à son droit de dissolution de la Chambre des députés. [...]
[...] Cependant il est inadmissible pour Michel Debré que l'accès aux postes de commandes ne soit pas largement ouvert, et il a donc le souci de la promotion sociale et du renouvellement des élites, opérés grâce à une très large diffusion de l'enseignement. Il rejette l'idée d'une société bloquée, enfermée dans des castes et soutient celle de la promotion sociale et de l'égalité des chances. Face aux groupes : partis politiques, groupes de pression, presse, syndicats, Eglise, l'attitude de Michel Debré est également réservée. [...]
[...] Conclusion : Michel Debré, bien que son travail ait été critiqué, a donc eu une participation constante et variée à l'œuvre de rénovation des institutions de la France, et ce, pas simplement à travers son rôle d'architecte de la Constitution de la Ve République, mais également sous le poste de premier Premier Ministre de la Ve République ou de ministre de l'Education Nationale. Malheureusement, la large conjonction que l'on trouve entre la pensée de De Gaulle et celle de Michel Debré fait que parfois, ce personnage reste dans l'ombre du Général. Aujourd'hui, mis à part son travail d'élaboration de la Constitution, l'une de ses actions les plus célèbres reste la loi Debré du 23 décembre 1959 sur l'Education, dont nous avons fêté les 50 ans il y a quelques mois. [...]
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