Si le premier président de la Ve République à savoir Charles de Gaulle a plutôt instauré une pratique personnelle du pouvoir en considérant chaque échéance électorale et chaque referendum comme des véritables plébiscites, il en va tout autrement pour François Mitterrand et Jacques Chirac lesquels conservent l'aspect de primauté, mais sans remise en cause de son pouvoir à chaque échec...
Toutefois de nos jours, on peut très souvent s'apercevoir que l'exercice de la fonction présidentielle n'a rien à voir avec celle d'antan, le phénomène de présidentialisation semble s'être accru, on parle même selon certains d' "hyper-présidentialisation". En effet Nicolas Sarkozy pourtant du même bord politique que Jacques Chirac, s'est présenté en 2007 comme une alternative (position alors invoquée jusqu'à présent par l'opposition) à celui-ci, ce qui marque une nette rupture dans la pratique.
Mais c'est véritablement au mois de mai 2007 dans son discours du Havre qu'une nouvelle vision de la fonction est exposée. "Je veux être un président qui gouverne parce que je suis responsable". Dès lors, la primauté du Président de la République sur le premier ministre notamment, est, semble-t-il, expressément entérinée.
Ainsi, il convient de s'interroger de la façon suivante : dans quelles mesures la pratique présidentielle de Nicolas Sarkozy est-elle en rupture avec les pratiques de ses prédécesseurs et tend donc vers une nouvelle pratique de la fonction présidentielle ?
[...] En effet, François FILLON est cantonné à un rôle de coordinateur de la procédure législative sous étroite tutelle du Chef de l'Etat. On a alors un premier ministre vassal sans aucune autonomie. A ce propos, François FILLON se juge lui-même comme étant un super-directeur de cabinet Pourtant, et dans les termes de la Constitution, le premier ministre possède de nombreuses compétences propres (article Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l'administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50. [...]
[...] L'hyper-présidentialisme de N.S peut également s'apercevoir dans les relations Chef de l'Etat/assemblées. En effet, depuis la révision du 23 juillet 2008, le Président de la République peut s'adresser devant le parlement réuni en Congrès pour leur adresser un message solennel. Cette disposition peut se percevoir comme permettant au Chef de l'Etat d'une part de personnifier le pouvoir et d'autre part de se poser comme chef de la majorité. Nous remarquons par ailleurs, toujours dans le dessein de prouver l'hyper- présidentialisme de N.S que ce dernier exerce ses compétences (politiques étrangères, défense nationale) de façon exclusive et qu'en aucun cas (ou rarement pour les affaires considérées comme moins importantes) il ne délègue à ses ministres. [...]
[...] la force tranquille En outre, N.S SARKOZY a su attirer autour de lui de nombreuses personnalités du monde du spectacle notamment, qui se sont engagés pour sa cause. Citons par exemple Christian CLAVIER, Johnny HALLIDAY ou encore Jean-Marie BIGARD qui ont exprimé ouvertement leur préférence pour le Chef de l'Etat actuel à la grande réunion publique du 29 avril 2007 au Palais omnisports de Bercy organisé par N.S. Par ailleurs, dès le début de son mandat, N.S avait déclaré son souhait d'être un président proche des Français et cela notamment grâce à l'outil télévisuel. [...]
[...] La récente émission de télévision Paroles de Français présentée sur TF1 en est une illustration. Dans le passé, les chefs de l'Etat de la Vème se sont parfois entretenus avec des Français (cf. Jacques CHIRAC pendant le référendum sur le TCUE en 2004) mais aucun ne l'a fait avec une telle fréquence. Vers une peopolisation du Chef de l'Etat Le phénomène de peopolisation de la vie politique est extrêmement récent. Il est certainement vraisemblable d'énoncer que N.S est le président de la République le plus médiatisé de l'histoire de la Vème République. [...]
[...] Ainsi, N.S se sent confié d'une véritable mission de réformer la France. En outre, il énonce que l'instauration du quinquennat intensifie pour le président un rôle prépondérant du fait que la cohabitation ne pourra normalement pas se reproduire. En outre, la révision du 23 juillet 2008 a justifié également cette hyper- présidentialisation notamment grâce à la limitation pour le président de la République à deux mandats successifs. Ainsi et selon les mots mêmes de N.S : l'énergie que l'on met à durée, on ne la met pas à agir N.S souhaite donc l'instauration d'un président de l'action La pratique nouvelle de l'hyper-présidentialisation comporte toutefois des risques qui ne sont pas à négliger. [...]
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