« Le premier ministre est un collaborateur, le patron c'est moi » a déclaré le Président Sarkozy lors d'un entretient au journal Sud Ouest le 22 août 2007. Cette citation du président symbolise les rapports entre le président de la République actuel et son premier ministre et sonne comme une provocation au regard de la constitution de 1958 qui attribue au premier ministre une place importante au sein des institutions. Il semble donc bon de s'interroger sur l'évolution des rapports entre le président de la république et du premier ministre sous la 5ème république.
Le président de la république, c'est le chef de l'Etat. Dans la constitution de 1958, le statut du chef de l'Etat est le premier à être défini . L'article 5 de la constitution prévoit que le président « veille au respect de la constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités ».
Le premier ministre, quant à lui, est le chef du gouvernement. C'est le président de la République qui le nomme et qui met fin à ses fonctions. Le premier ministre est responsable devant l'Assemblée Nationale, il porte la responsabilité politique au contraire du président de la république.
[...] Par rapport à la procédure législative , le président est en pratique l'initiateur des projets de loi alors que selon la constitution cette fonction revient au premier ministre. Ainsi, alors que l'article 89 de la Constitution prévoit que l'initiative de la révision de la constitution appartient concurremment au Président de la République sur proposition du premier ministre la pratique révèle que le Président a toujours eu l'entière initiative des projets de révision. De plus, alors que la Constitution prévoit que les décrets doivent être pris à l'initiative du gouvernement après avoir été discutés en réunion interministérielle puis signer par le Président , en pratique celui-ci intervient également dans l'élaboration de certains décrets. [...]
[...] Il semble donc bon de s'interroger sur l'évolution des rapports entre le président de la république et du premier ministre sous la Ve République. Le président de la République, c'est le chef de l'Etat. Dans la constitution de 1958, le statut du chef de l'Etat est le premier à être défini . L'article 5 de la constitution prévoit que le président veille au respect de la constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l'Etat. [...]
[...] Sarkozy, il semble que le premier ministre soit privé de sa fonction de bouclier du Président face au x groupes de pression du fait que le Président soit toujours en première ligne. De plus , depuis la réforme sur le quinquennat et l'inversion du calendrier électoral, les résultats des élections législatives émanent de l'élection présidentielle rendant donc la mission du premier ministre pour préparer la victoire aux élections législatives quelque peu inutile. Ainsi, la concordance des majorités présidentielles et parlementaires conduit à une interprétation présidentialiste de la constitution. [...]
[...] Le pouvoir exécutif sous la Ve République est un pouvoir dyarchique dont sont à la tête le président et le premier ministre. Certes la constitution met en place une collaboration entre eux deux, mais il semble que celle-ci varie dans la pratique , selon que l'on soit dans une période normale ou de cohabitation et que l'on aboutisse peu à peu à la disparition de la frontière entre les pouvoirs du chef de l'Etat et ceux du chef du gouvernement. [...]
[...] Des cohabitations pouvant être conflictuelles entre les deux têtes du pouvoir exécutif La cohabitation, du fait qu'elle oblige le Président à s'effacer au profit de l'émancipation du premier ministre, cette période peut entrainer des conflits du fait que chacun essaye de s'accaparer les compétences de l'autre ou des désaccords politiques. La première cohabitation de 1986 à 1988 entre le Président F. Mitterrand et le premier ministre . Durant cette cohabitation, on dénombre plusieurs conflits. Ainsi, le chef de l'Etat de l'époque refusa de nommer Jean Lecanuet ministre des Affaires étrangères, F. [...]
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