Ve République, Constitution de la Ve République, Charles De Gaulle, esprit gaulien, pouvoir politique, vie politique
En 1946, lors de son discours à Bayeux, Charles De Gaulle a jeté les bases de sa vision quant au rôle de l'organisation et des relations au sein des institutions françaises. Selon lui, la clé résidait dans une répartition totale des pouvoirs, pour éviter la "confusion des pouvoirs". Il insistait sur la nécessité d'un pouvoir exécutif fort, plaçant le président de la République en tant que garant de la continuité de l'État. Cependant, ces idées ont été largement ignorées par les constituants de l'époque. Ils ont préféré établir la IVème République, basée sur un régime parlementaire, qui, en fin de compte, a rapidement dévié vers un régime d'assemblée, caractérisé par une instabilité gouvernementale flagrante, avec pas moins de vingt-quatre gouvernements de 1946 à 1958.
[...] La réduction du mandat présidentiel en 2000 a déjà bouleversé le rôle présidentiel au sein du régime. Certains, comme Alain Juppé, ont suggéré un changement radical de la Constitution, soit en adoptant une VIème République basée sur un régime purement parlementaire, soit en instaurant un régime présidentiel pur en supprimant le poste de Premier ministre, le droit de dissolution et la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale. Des propositions similaires ont été avancées par des candidats, tels que Jean-Luc Mélenchon, qui ont plaidé pour une IVème République lors de la présidentielle de 2017. [...]
[...] Cette constitution a été élaborée par un comité d'experts dirigé par Michel Debré, en s'appuyant sur les idées exposées par De Gaulle en 1946, lors de son discours à Bayeux. Contrairement aux constitutions précédentes, celle-ci n'a pas été rédigée par une Assemblée constituante, mais a été soumise de manière solennelle au référendum du peuple français le 28 septembre 1958, avec un écrasant plébiscite en faveur de cette nouvelle constitution. Cette constitution reflète diverses conceptions doctrinales constitutionnelles, parfois contradictoires, et elle incarne ce que l'on pourrait appeler les "deux esprits" de la constitution : l'esprit gaullien, qui vise à développer un présidentialisme fort, et l'esprit de Michel Debré, qui tend vers un modèle de parlementarisme à l'anglaise. [...]
[...] Cette prolifération des révisions altère le prestige de la Constitution et va à l'encontre de son esprit initial. Contestation de l'esprit gaullien de la Constitution Au-delà de la simple transgression, certaines évolutions institutionnelles ont conduit à une véritable négation de l'esprit gaullien de la Constitution. Initialement, la Vème République reposait sur l'idée d'une "démocratie participative" encourageant un dialogue constant entre les citoyens et le pouvoir. Cependant, la pratique politique a rétabli les partis politiques en tant acteurs prééminents, a limité l'usage du référendum, privé le peuple de son pouvoir constituant, et accordé des pouvoirs croissants à des instances non élues, technocratiques ou juridictionnelles. [...]
[...] L'évolution de la Constitution de la Ve République, entre l'esprit gaullien et les réalités politiques En 1946, lors de son discours à Bayeux, Charles De Gaulle a jeté les bases de sa vision quant au rôle de l'organisation et des relations au sein des institutions françaises. Selon lui, la clé résidait dans une répartition totale des pouvoirs, pour éviter la "confusion des pouvoirs". Il insistait sur la nécessité d'un pouvoir exécutif fort, plaçant le président de la République en tant que garant de la continuité de l'État. [...]
[...] Présidentialisation de la Constitution de la Ve République : une évolution réaffirmée par les présidents Dans cette première section, il est impératif d'analyser comment la Constitution de la Ve République est une manifestation, parfois modeste, de l'esprit gaullien, illustrée par le renforcement des prérogatives présidentielles De plus, il convient de reconnaître que cette fidélité à l'esprit gaullien basée sur la présidentialisation a été amplifiée par la pratique politique Renforcement des prérogatives présidentielles dans la Constitution de la Ve République L'avènement de la Ve République en 1958 a donné naissance à des institutions visant à renforcer les pouvoirs et la fonction présidentiels. La Constitution, adoptée par voie de référendum en septembre 1958, a considérablement accru les prérogatives présidentielles. Le président de la République est le garant des institutions, de la continuité de l'État et de l'intégrité du territoire. [...]
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