Etats-unis, régime présidentiel, régime politique, pouvoir, La Démocratie représentative, séparation des pouvoirs, pouvoirs du président américain, système présidentiel, souveraineté populaire
Historiquement, les États-Unis ont été fondés sur la volonté de rompre avec la monarchie britannique. Les Pères fondateurs, influencés par les théories de Montesquieu et Locke, ont cherché à établir un système où la souveraineté appartiendrait au peuple, "We the People", tout en évitant la concentration des pouvoirs. La Constitution de 1787 a ainsi instauré un équilibre complexe entre les trois branches du gouvernement : exécutive, législative et judiciaire. Au fil de l'histoire américaine, ce système s'est progressivement développé, passant d'une république où, selon les États, seuls les hommes blancs pouvaient voter, à une démocratie plus inclusive, au travers de l'évolution de la jurisprudence de la Cour Suprême et des amendements successifs, dont le fameux Voting Rights Act de 1965 qui donne le droit de vote à toute personne noire aux États-Unis. Comme l'a démontré l'histoire, même très récente, la question de savoir qui constitue véritablement "le peuple" américain a constamment évolué au fil des siècles.
[...] Le fédéralisme américain constitue le premier de ces filtres. En établissant deux niveaux de souveraineté - fédéral et étatique - la Constitution crée une complexité institutionnelle qui dilue la souveraineté populaire nationale. Le Sénat, où chaque État dispose de deux représentants indépendamment de sa population, illustre cette situation : le Wyoming ( habitants) possède le même poids que la Californie (39 millions d'habitants). Cette disproportion remet en question l'égalité du vote et transforme le "We the People" en une mosaïque d'entités fédérées plutôt qu'en un peuple unifié. [...]
[...] Le pouvoir de nomination du président est également limité, puisque le Sénat doit confirmer les nominations des juges fédéraux, des ambassadeurs et des hauts fonctionnaires. De même, si le président négocie les traités internationaux, leur ratification requiert l'approbation des deux tiers du Sénat. Cette limitation s'est manifestée à plusieurs reprises dans l'histoire américaine, comme le refus du Sénat de ratifier le Traité de Versailles négocié par le président Wilson après la Première Guerre mondiale. Dans le domaine budgétaire, la Constitution confère au Congrès le "power of the purse" (pouvoir financier), limitant sévèrement la marge de man?uvre présidentielle. [...]
[...] Les États-Unis sont-ils un régime présidentiel ? Le 17 septembre 1787, à l'issue de la Convention de Philadelphie, Benjamin Franklin aurait déclaré à propos du nouveau système de gouvernement créé : « Nous avons une république, si vous pouvez la garder ». Cette phrase emblématique illustre toute l'ambition et la complexité du modèle politique américain qui, plus de deux siècles après sa création, continue de défier les classifications traditionnelles des régimes politiques, notamment dans sa qualification comme régime présidentiel pur. [...]
[...] La Constitution de 1787 établit clairement trois branches distinctes du gouvernement, chacune avec ses propres responsabilités. L'article I attribue le pouvoir législatif au Congrès, composé de la Chambre des Représentants et du Sénat. L'article II confère le pouvoir exécutif au président, tandis que l'article III établit le pouvoir judiciaire incarné par la Cour Suprême et les tribunaux fédéraux inférieurs. Contrairement au système parlementaire britannique, où le gouvernement émane du parlement, le système américain instaure une séparation distincte entre les branches. [...]
[...] Contrairement aux monarchies constitutionnelles et aux régimes parlementaires, où les fonctions de chef d'État et de chef de gouvernement sont généralement séparées, la Constitution américaine les réunit dans une seule et même personne. Cette concentration de pouvoirs dans les mains du président constitue un élément définitoire du régime présidentiel. En tant que chef d'État, le président symbolise l'unité nationale et représente le pays sur la scène internationale. Il reçoit les chefs d'État étrangers, négocie les traités, et incarne la continuité de l'État fédéral. [...]
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